mercredi 12 octobre 2016



Ah passion quand tu nous tient !!!


La passion peut revêtir divers aspects, elle peut être amoureuse ou orientée vers des sujets aussi divers que l'aéronautique, la chirurgie, une cause humanitaire, un sport, la faune, la flore etc... C'est une maîtresse intransigeante qui cannibalise l'esprit.
C'est un feu dévorant qui occulte la plupart de nos facultés mentales. Elle balaie tout sur son passage pour une concentration exclusive, permanente, lancinante, obsédante sur le sujet qui nous préoccupe et qui nous en fait perdre appétit et sommeil !
Elle peut aussi bien nous procurer des éclairs de génie, nous transcender, nous grandir, ou au contraire nous miner, nous détruire et nous plonger dans une profonde apathie. Elle peut laminer l'adolescent et créer de graves blessures à l'adulte mais elle s'émousse progressivement avec l'âge.
Certaines passions explosives vécues dans leur jeunesse, sont vues parfois avec le recul par les seniors comme de simples futilités. L'alchimie mentale évolue avec le temps. L'importance que l'on attribue aux choses est fondamentalement différente à quinze ans et à soixante ans. Cela ne veut pas dire pour autant qu'à cet âge là nous ne pouvons plus être passionnés mais l'intensité même de la passion est modulée par les expériences diverses antérieures et atténuée par rapport à celle que l'on a pu ressentir par le passé.
La passion tout comme la foi peut nous faire « déplacer des montagnes », elle peut nous faire accomplir des actes hors du commun, elle nous fait apparaître, tant à nous même qu'à notre entourage, sous un autre jour, bouleversant jusqu'aux traits de notre visage. Elle escamote nos peurs, nous jouons à saute mouton avec les nuages. Nous chevauchons un fier destrier rapide comme l'éclair faisant fi de tous les obstacles, le monde nous appartient et rien ni personne ne peut nous arrêter. Tous nos sens sont en éveil, notre attention est focalisée sur le but que nous nous sommes fixé et tout le reste ne prend plus qu'une forme anecdotique. Jamais auparavant notre détermination n'avait atteint de tels sommets.
Les hautes falaises jugées infranchissables s'arrondissent en collines, les grands fleuves deviennent des rus, les espaces océaniques des lacs que l'on peut traverser à la nage !



Le retour parmi le « commun des mortels » par contre, peut être extrêmement douloureux, la descente sur terre peut prendre la forme d'un doux atterrissage ou d'une longue chute libre terminée par un écrasement
brutal à la hauteur de notre ressentiment ! Avoir côtoyé l'arc-en-ciel et se retrouver dans le caniveau est une épreuve que personne ne veut vivre et ne peut concevoir !... Puis petit à petit les souvenirs s'estompent, la vie reprend ses droits, la parenthèse se referme nous laissant d'indélébiles bleus à l'âme que le temps ne pourra jamais effacer totalement.
Quand nous estimons que tout ce qui était en notre pouvoir a été accompli nous pouvons considérer l'échec comme inéluctable et les plaies se referment plus facilement. Dans le cas contraire la passion avortée peut nous poursuivre toute notre vie, voir nous faire commettre l'irréparable !
Nous sommes presque tous un jour ou l'autre soumis à la passion, passion amoureuse, passion pour une cause, pour le but ultime de sa vie, c'est un bain de pétales de roses dans lequel on se coule avec délice qui nous réchauffe les os et le cœur, un état d'âme que je souhaite à chacun d'avoir connu au moins une fois dans sa vie. C'est usant, fatigant, exaltant mais au bout du chemin il n'y a jamais que deux alternatives possibles : l'apothéose … ou la dépression !!!

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