Ah
passion quand tu nous tient !!!
La passion peut revêtir divers
aspects, elle peut être amoureuse ou orientée vers des sujets aussi
divers que l'aéronautique, la chirurgie, une cause humanitaire, un
sport, la faune, la flore etc... C'est une maîtresse intransigeante
qui cannibalise l'esprit.
C'est
un feu dévorant qui occulte la plupart de nos facultés mentales.
Elle balaie tout sur son passage pour une concentration exclusive,
permanente, lancinante, obsédante sur le sujet qui nous préoccupe
et qui nous en fait perdre appétit et sommeil !
Elle
peut aussi bien nous procurer des éclairs de génie, nous
transcender, nous grandir, ou au contraire nous miner, nous détruire
et nous plonger dans une profonde apathie. Elle peut laminer
l'adolescent et créer de graves blessures à l'adulte mais elle
s'émousse progressivement avec l'âge.
Certaines
passions explosives vécues dans leur jeunesse, sont vues parfois
avec le recul par les seniors comme de simples futilités. L'alchimie
mentale évolue avec le temps. L'importance que l'on attribue aux
choses est fondamentalement différente à quinze ans et à soixante
ans. Cela ne veut pas dire pour autant qu'à cet âge là nous ne
pouvons plus être passionnés mais l'intensité même de la passion
est modulée par les expériences diverses antérieures et atténuée
par rapport à celle que l'on a pu ressentir par le passé.
La
passion tout comme la foi peut nous faire « déplacer des
montagnes », elle peut nous faire accomplir des actes hors du
commun, elle nous fait apparaître, tant à nous même qu'à notre
entourage, sous un autre jour, bouleversant jusqu'aux traits de notre
visage. Elle escamote nos peurs, nous jouons à saute mouton avec les
nuages. Nous chevauchons un fier destrier rapide comme l'éclair
faisant fi de tous les obstacles, le monde nous appartient et rien ni
personne ne peut nous arrêter. Tous nos sens sont en éveil, notre
attention est focalisée sur le but que nous nous sommes fixé et
tout le reste ne prend plus qu'une forme anecdotique. Jamais
auparavant notre détermination n'avait atteint de tels sommets.
Les
hautes falaises jugées infranchissables s'arrondissent en collines,
les grands fleuves deviennent des rus, les espaces océaniques des
lacs que l'on peut traverser à la nage !
Le
retour parmi le « commun des mortels » par contre, peut
être extrêmement douloureux, la descente sur terre peut prendre la
forme d'un doux atterrissage ou d'une longue chute libre terminée
par un écrasement
brutal
à la hauteur de notre ressentiment ! Avoir côtoyé
l'arc-en-ciel et se retrouver dans le caniveau est une épreuve que
personne ne veut vivre et ne peut concevoir !... Puis petit à
petit les souvenirs s'estompent, la vie reprend ses droits, la
parenthèse se referme nous laissant d'indélébiles bleus à l'âme
que le temps ne pourra jamais effacer totalement.
Quand
nous estimons que tout ce qui était en notre pouvoir a été
accompli nous pouvons considérer l'échec comme inéluctable et les
plaies se referment plus facilement. Dans le cas contraire la passion
avortée peut nous poursuivre toute notre vie, voir nous faire
commettre l'irréparable !
Nous
sommes presque tous un jour ou l'autre soumis à la passion, passion
amoureuse, passion pour une cause, pour le but ultime de sa vie,
c'est un bain de pétales de roses dans lequel on se coule avec
délice qui nous réchauffe les os et le cœur, un état d'âme que
je souhaite à chacun d'avoir connu au moins une fois dans sa vie.
C'est usant, fatigant, exaltant mais au bout du chemin il n'y a
jamais que deux alternatives possibles : l'apothéose … ou la
dépression !!!
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