jeudi 24 décembre 2015


 
Petite fleur

Depuis l'enfance, blottie au fond de mon cœur
Tu t'éveilles parfois et tu t'épanouis,
A la vue d'une œuvre d'art, d'un merle moqueur,
A l'écoute d'un saxophone dans la nuit.

A la caresse des courbes d'une statuette de bois,
D'une peinture aux couleurs chatoyantes,
A la silhouette d'un trois mâts hissant le grand pavois,
A la vue d'un faon dans la campagne verdoyante.

Au sourire timide d'un convalescent,
D'un cheval indompté galopant dans un pré,
D'un coucher de soleil d'un rouge incandescent,
Du bleu profond de la mer au chaud soleil d'été.

Ma petite fleur n'a pas fini de s'émerveiller
Chaque jour elle déploie comme une bannière, sa corolle.
Plantée fière sur sa tige, parfaitement éveillée,
Elle me conte des fables, elle est bien dans son rôle.

Puis subrepticement elle retourne se coucher
Jusqu'à ce que je découvre une perle rare,
Un bouquin d'aventure, un livre de chevet
Jalonné de flèches empoisonnées au curare.

D'immenses fleuves traversant des canyons abrupts,
De bivouacs, de feux de bois sous un tapis d'étoiles,
De rapides angoissants et de chances que l'on suppute
D'atteindre les eaux calmes pour enfin hisser la voile.

Aujourd'hui encore, après tant et tant d'années
Tu me tires parfois des larmes de bonheur,
Tu t'émeus d'un rien et tu me fais rêver.
Epanouie toi souvent petite fleur et continue sans relâche à faire bondir mon cœur.












samedi 19 décembre 2015


                                           Quand Paris se met en colère


« Que l'on touche à la Liberté et Paris se met en colère «
Aucune autre chanson ne peut mieux symboliser l'esprit de la Capitale.
Où, mieux qu'à Paris est-on plus attaché à ce principe fondamental
Qui nous soude qui nous unit et que pardessus tout l'on vénère ?

 « Paris a la fièvre, il se soigne à sa façon »
Après le deuil c'est le déchaînement, d'une force longtemps ourdie,
Intériorisée, ressassée, ruminée qui subitement surgit,
Jetant dans la rue l'ouvrier et le col blanc, au coude à coude dans l'action.

« A chacun sa grenade, son couteau ou ses mains nues «
Pour traquer les assassins, les bandits, les bouchers
Qui, un jour de novembre, plus de cent Parisiens ont fauché
Dont les âmes, en l'espace d'un instant, se sont à jamais tues.

« Le monde tremble quand Paris est en danger»
Indomptée, fière, prête à brandir sabres et fusils,
A tout mettre en œuvre pour dire non à la barbarie
Et dans un seul élan, anéantir l'ennemi, le foudroyer.

« Quand Paris sonne le tocsin çà s'entend au bout de la terre «
Des voix s'élèvent venant des Amériques, d'Asie voir d'Océanie
Se sentant personnellement concernées, meurtries,
Chacun quitte la maison, l'usine, le bureau et part à la guerre.

« Quand Paris sera libéré, ce sera la fête à la liberté et Paris retrouvera la lumière»
On chantera et l'on dansera dans les rues et sur les places
L'accordéon et le violon viendront opportunément briser la glace,
Paris retrouvera soudainement son vrai visage et sa gaieté et redeviendra ô combien, accueillante et hospitalière !


mercredi 9 décembre 2015


Concerto d'Aranjuez,


 Les notes de ta guitare ne me laissent pas indifférent.
J'entends d'ici le bruissement de l'eau de tes fontaines,
J'imagine sur les murs blanchis, des roses rouge sang.
Des cœurs entrelacés filtrant le jour au travers les persiennes.

Je vois une belle cité prospère, alanguie
Au soleil, noyée dans une végétation luxuriante,
De longues promenades, et des allées fleuries,
Silencieuse aux heures chaudes, dès le soir, exubérante.

Des bougainvilliers monter à l'assaut des balcons,
Des grilles de fer forgé, aux motifs élaborés.
Des fleurs bleues de jacarandas à foison,
Des portes de chêne imposantes et des patios secrets.

J'admire ton ciel bleu, j'entends le vent gémir dans la plaine.
J'aperçois des duègnes en mantilles se rendant à l'église.
Au détour d'une place apparaissent deux sœurs franciscaines
Psalmodiant du bout des lèvres des prières, sans fin reprises.

Des jets d'eau rafraîchissants dans tes jardins,
Des quartiers aux ruelles étroites et sombres
Mais aussi des noms gravés, répertoire anodin
De héros d'une guerre fratricide, discrets comme des ombres.

« Au soleil, au vent de la plaine et aux années qui vont passant, »
Le mois de mai redonne vie aux roses rouges
Qui éclaboussent ce mémorial de leurs tâches de sang.
Aranjuez, reste ainsi dans mon cœur et que surtout rien ne bouge !


Entre guillemets, allusions aux paroles françaises de Guy Bontempelli de : « Aranjuez mon amour. »

mercredi 18 novembre 2015



« Femmes, femmes, femmes, »

« Quand je pense à Fernande » et à sa bouche gourmande
Un air de Brassens me vient naturellement à l'esprit
Illuminant la maison, le jardin et la lande,
Me confirmant que je suis encore en vie.

Eléonore bien des années après me fait toujours rêver,
Comment oublier son opulente poitrine
Sa croupe rebondie et ses cheveux tressés ?
Je la revoie s'appliquant à égailler sa vitrine

De lingeries féminines, affriolantes frivolités !
Sa grâce, la noblesse de ses gestes, son décolleté généreux
Laissant apparaître deux colombes prêtes à s'envoler,
Son aptitude à rendre tous les hommes amoureux !

Emilie la boulangère, adorable trentenaire
Au sourire lumineux et aux yeux pétillants,
Avenante et pimpante sous sa blouse légère
Suggérant d 'appétissants et merveilleux présents.

Ces damoiselles et d'autres encore ont bercé mon adolescence
Mobilisant mes forces, focalisant mon esprit,
Bouleversant mon âme jusqu'à la démence,
Me questionnant sans fin sur les choses de la vie.

Elles matérialisaient d'inaccessibles rêves
« Sur l'écran noir de mes nuits blanches »
Du soir au matin sans la moindre trêve,
Me laissant hagard, comme broyé par une avalanche.

Vous êtes Mes Dames, un mystère, une énigme,
Dont je ne suis pas parvenu à casser les codes.
Je me contenterai donc de ce paradigme
Nullement pressé de changer de méthode.

Bien qu'ayant atteint  depuis, un âge que l'on dit avancé,
Vous êtes toujours, Vous les Femmes, mon seul centre d'intérêt.
A la fois sœurs, mères, épouses, amantes, espiègles, voire délurées,
Je vous aime telles que vous êtes et ce soir j'avais envie de vous le crier !



Quelques emprunts « entre guillemets » à des chansons populaires.




 

mardi 20 octobre 2015

Acrostiche 7


Rôtir au chaud soleil d'été sur une plage de sable blond,
Imitant l'iguane, la tête à l'ombre, allongé de tout son long,
Ecoutant le bruit des vagues, perdu dans ses pensées.
Nageant ou allant à la recherche de bois flotté. 

Ne penser qu'à son bien-être, à sa chance de privilégié, 
En état de semi somnolence, laisser son esprit divaguer,
Sans exigence, sans contrainte, lui autorisant toute latitude,
Evacuant le stress, adoptant les bonnes attitudes.

Recharger les batteries, somnoler et bailler,
Tout faire pour chasser les soucis, décontracté.
Demain sera un autre jour, aujourd'hui c'est relâche
Encore quelques heures que surtout rien ne gâche.

Coucher de soleil somptueux, à la recherche du rayon vert.
Ouest flamboyant, l'astre s'enfonçant lentement dans la mer.
Un grand spectacle à ne manquer sous aucun prétexte,
Rare donc précieux, à immortaliser dans son propre contexte.

Illustration parfaite de la beauté du monde.
Rouge orangé se mêlant au scintillement de l'onde.
Irisations sanglantes laissant place au crépuscule.
Lumière estompée que l'ombre doucement bouscule. 

Fascination, le mot n'est pas trop fort, 
A la contemplation de notre étoile d'or.
Un manteau sombre de plus en plus dense doucement s'impose
Tamisant les rayons, sublime métamorphose.

Permutation infinie des jours et des nuits.
Avant que l'obscurité ne s'installe et que l'air fraîchit,
Rentrons doucement ma douce retrouver notre nid,
Tellement heureux, totalement éblouis.

Il aura suffi d'une journée pour renouer avec Dame Nature,
Régénéré pour affronter le proche futur.
Allons maintenant contempler la voie lactée
Par cette nuit sans lune peut-être verrons nous Cassiopée ?

Ou bien encore Aldébaran, Castor ou Bételgeuse,
Illuminant le ciel de leur auréole laiteuse.
Nos doigts enlacés en disent long sur nos émotions,
Tant de beautés ne pouvant bien sur qu' engendrer de l'exaltation. 

samedi 19 septembre 2015



Lady

Lady, tu t'appelais Lady.
Seize années durant tu as embelli notre vie.
Sage ou parfois turbulente,
Coquine ou bien dolente.

Haletante après tes galopades,
Dans le jardin tu enchaînais les cascades,
Toujours partante, toujours vaillante,
Si belle, si gracieuse, si caressante.

Nos adolescentes ont grandi avec toi,
Elles t'ont tant aimée, tu leur a procuré tant de joies.
Fille de la famille à part entière
Omniprésente, toujours servie la première.

Quand nous partions en promenade
Inquiète, tu te demandais si tu serais de la balade.
Vive comme l'éclair, tu quittais ton panier, tu trépignais
A l'océan dans les cadavres de poissons tu te roulais !

Pure épagneule et grande chasseresse
Tu nous ramenais des souris en échange d'une caresse.
Tes yeux expressifs traduisaient tes états d'âme
Tes attitudes étaient celles d'une grande dame.

Une semaine au chenil et tu boudais pendant des jours
Nous faisant bien comprendre les raisons de ton désamour
Puis progressivement tu redevenais notre petite chienne adorée
Joueuse et guillerette toujours prête à grimper sur les canapés.

D'une sagesse remarquable durant les longs trajets
Tu percevais notre arrivée par je ne sait quel biais.
Tu te redressais quelque centaines de mètres avant la maison
Identifiant je suppose, quelque effluve, quelque exhalaison ?

Truffe au vent, tu humais cette région familière,
Heureuse de retrouver les marques particulières
De ton environnement, de ton terrain de jeux,
Guidée par ton seul instinct prodigieux.

Tu haïssait l'orage et les feux de cheminée,
Dans la baignoire tu allais te réfugier.
Tu n'appréciais pas non plus les coups de feu des chasseurs
Qui engendraient aussi chez toi de l'effroi, de la peur.

Alors nous te prenions dans nos bras pour te réconforter
T'aider à surmonter ces épreuves, cette anxiété.
L'occasion de te faire dorloter encore plus qu'à l'accoutumé
Notre Lady, notre petite épagneule adulée.

lundi 24 août 2015


                                                          Acrostiche 6


A des centaines de lieues de sa terre natale
Comme un ermite coupé du monde,
Offrant au ciel son âme, son énergie vitale,              
Effaçant toute trace de sa vie vagabonde

Un homme médite sur son passé.
Ravivant ses souvenirs se posant mille questions,
Vacillant entre deux chemins de vie, écartelé,
A l'aube d'une renaissance, optant pour d'autres aspirations.           

Il menait une vie particulièrement dissolue,
Loin de toute pensée philosophique,
Loin de toute introspection, en matérialiste absolu,
                              A l'écart de toute spiritualité, de toutes recherche ésotérique.                                 

Niant l'âme, ne s'intéressant qu'à son monde,
Triomphant dans son parfait égoïsme,
Recroquevillé dans ses certitudes, rejetant ce qui n'était pas sur sa longueur d'onde,
Ignorant les bienfaits de la méditation, enferré dans son arrivisme.

En quelques semaines de traversée du désert et d'aléas successifs,
Nageant dans l'incompréhension et baignant dans le doute,
Décidant de prendre sa vie en main et de régler son passif,
Il s'installe dans un austère buron de pierres en forme de voûte.

Matins laiteux, brouillards froids et nuées grises,
Privé de tout, vivant dans le dénuement le plus total,
Observant un paysage de bout du monde, découvrant son emprise,
S'imprégnant lentement de sa nouvelle existence, de son issue fatale.

Soliloquant, discourant avec sa chèvre, appréciant sa solitude,
Il passe ses journées à vivre intensément,
Buvant un verre de lait, remerciant le ciel avec gratitude,
Lisant, s'exorcisant, savourant son volontaire bannissement,

Evaluant avec sérénité le chemin parcouru et celui restant à faire pour atteindre enfin l'ultime béatitude.

vendredi 14 août 2015


Acrostiche 5

« A la vie à la mort ! », promesse faite à douze ans,
Ultime manifestation de confiance et d'amitié.
Réunion secrète d'un crépuscule évanescent.
              Ombre et lumière dans les yeux des nouveaux initiés.                                                               

Yatagan à la ceinture, flèches dans leur carquois,
Arc en bandoulière, poignard assujetti au mollet,
Uniforme bariolé, plume et bandeau façon iroquois,
Majestueux et fiers, l'apanage d'authentiques guerriers. 

Enrôlés au choix, dans l'ost du moyen âge,
Dans les steppes aux côtés de Gengis Khan,
En Egypte avec Napoléon et son aréopage,
Sous commandement anglais sur le sol birman.  

Avec pour seul objectif la défense de la veuve et de l'orphelin.
Vivre une vie chevaleresque mettre son glaive au profit des sans grade,
Eliminer sans haine ni remord l'oppresseur, le margoulin,
Unifier les forces et serrer les rangs dans la canonnade.

Gloire et honneur, toujours en tête de la bataille,
Lacérant, transperçant, sectionnant au fil de l'épée,
Evaluant les forces adverses, insensibles au bruit de la mitraille,
Surveillant les arrières, ne laissant quiconque s'échapper.

Les chevaux hennissent et prouvent inlassablement leur vaillance.
Ecorchés, blessés parfois, ils ouvrent des brèches, 
S'infiltrent dans les rangs ennemis avec arrogance,
Bousculant la piétaille, au milieu d'une pluie de flèches.

Obéissant à la moindre sollicitation de leur cavalier.
Ruant, bavant, galopant toujours prêts à en découdre, 
Guerriers émérites savamment encarapaçonnés,
Ne craignant ni le feu, ni le sang, ni la poudre.

Ennemi écrasé, laminé, pourchassé.
Sarrazins humiliés, Mongols en déroute,
Slaves à l'agonie, Ottomans atomisés,
Ouzbeks retranchés dans leurs redoutes.

Nos pré-adolescents n'ont pas démérité.
Tant de hardiesse les appelle à la cour
Reconnaissante envers ces preux chevaliers
Ou leur vaillance fait l'objet de longs discours.

Idolâtrés, honorés, par la foule acclamés,
Saluant leur courage et louant leur bravoure !

samedi 18 juillet 2015


Acrostiche 4


Badine, mutine et court vêtue,
Insatiable, bavarde, adorable et têtue.
Elle embobine, elle ensorcelle,
Neutron libre cette jouvencelle.

Mimiques, sourires charmeurs.
Alanguie sur un sofa pendant des heures,
Lisant des magazines comme Nous Deux ou Voici,
Ayant un avis sur tous, prenant des raccourcis.

Commentant faits et gestes des personnes en vue,
Quémandant un acquiescement à ses nombreuses bévues.
Unique dans ses allusions narquoises,
Insistant lourdement sur les attitudes grivoises.

Tout Paris est à ses pieds dans les hebdomadaires
Narguant telle actrice, moquant telle bayadère,
Encensant les unes, accablant les autres,
Plébiscitant ceux qu'elle juge être de bons apôtres.

Rieuse, boudeuse, critique, assommante
Ou bien câline, agréable et charmante,
Fofolle mais combien attachante,
Indolente et libre, totalement désarmante.

Tout en elle est excessif, ses rires comme ses pleurs
Elle est entière et sans détours
Jamais tiède, tempérament de feu, fréquentes sautes d'humeur
Avide d'affection de caresses et d'amour.

Mademoiselle est une perle rare
A l'eau cristalline, un merveilleux diamant
Illuminant la scène à travers le brouillard
Sans projecteurs, sans accessoire, sans aucun fourniment.

dimanche 12 juillet 2015







Principe de l'acrostiche : retrouver la phrase formée par les lettres initiales de chaque ligne.









Acrostiche 2

J'ai des frissons, je sue, je pleure.
Est-ce le début de la déraison
Tant crainte, est-ce l'heure ?
Est-ce le signal de l'arrière saison,

De l'orée d'un hiver précoce ?
Ou l'ombre de la grande faucheuse
Noire, laide, grimaçante et féroce,
Navrante, arrogante, belliqueuse,

En recherche de sa nouvelle victime.
Mécréant ou homme de bien,
Obscure mendiant ou être ultime
Né prince, paysan ou vaurien.

Crier, se débattre, la repousser  
Ou accepter prosaïquement son sort ?
Ecœuré par la vie, dépassé,
Unissant ses chances dans un dernier effort,
Ruant dans les brancards, en refusant la mort !!! 

samedi 11 juillet 2015

Acrostiche

L'acrostiche consiste à retrouver la phrase composée par les lettres initiales de chaque ligne.



Acrostiche 1


Laisse moi te conter la magie du désert
Immense, fascinant, oppressant, inquiétant,
Ses alignements de dunes modelées par le vent
Et ses oasis, le chant de l'eau dans les rigoles.
Tu t'y plairais c'est sur dans la douceur du soir
Tout illuminé d'une myriade d'étoiles
Emprisonnées dans un ciel noir.
Encre de chine, toison de jais. 
Sirius, la Croix du sud, la Grande Ours,
Triangle, Verseau et Vierge
Un coussin de joaillier piqueté de diamants
Nappé de rubis et d 'émeraudes
Et nous deux assis dans le sable,
Savourant l'instant présent
A jamais inscrit dans nos mémoires,
Libérés des pesanteurs de ce monde,
Ouverts à la majesté de l'Univers,
Pleurant de bonheur devant tant de beauté,
Ensorcelés par cette plongée au cœur même des galaxies.  

vendredi 10 juillet 2015


Canicule

Volets clos, logis plongé dans la pénombre,
Nous adonnons à la lecture et aux mots croisés,
Déambulons dans des couloirs sombres
La tête enserrée dans un linge mouillé.

Dans la véranda l' atmosphère est étouffante.
Dehors un soleil furieux darde ses rayons,
Pas un souffle, pas la moindre ombre apaisante.
Où se réfugier en pareille situation ?

La nature n'est pas toujours indulgente.
Cette été dès le mois de juin elle nous anéantit
En nous imposant des températures aberrantes
Aussi bien de jour que de nuit.

Au jardin c'est un spectacle de désolation.
La pelouse n'est plus qu'un lointain souvenir,
Les hortensias font entendre leurs lamentations
Les bégonias s'interrogent sur leur devenir

Et nous supplient pour quelques gouttes d'eau.
Les roses n'en peuvent plus et leurs feuillage jaunit,
Les laurières quémandent elles aussi quelques sceaux,
La lavande et le jasmin sont carrément à l'agonie.

On nous promet des jours meilleurs pour la semaine prochaine
Mais pour le moment subissons en permanence cette torpeur.
On se croirait dans une forêt tropicale malsaine
Ou mieux encore dans un hammam prenant un bain de vapeur.

Les oiseaux eux-mêmes auraient ils déserté les lieux ?
Plus aucun chant plus un seul trille.
Guettons, en vain, leur retour et leurs vols gracieux.
Les cigales écrasées de chaleur semblent s'être assoupies.

Rêvons de vents glacés et de froid cinglant,
De pluie, de neige voire même d'orages.
La raison nous dicte de laisser passer le temps
Et d'attendre des jours meilleurs avec résignation et courage.







  







lundi 1 juin 2015


La Parisienne ,

Sur le quai de la gare une jeune femme attend son train.
Pour tout bagage une valise, seul vestige de sa vie dans la capitale.
Des idées nostalgiques la submergent, impossible de surmonter son chagrin.
Elle laisse derrière elle un peu d'elle même, un peu de son énergie vitale.  

Elle déroule le film des jours heureux, les escapades dominicales,
Les fou-rires, les sorties en boîte, l 'atmosphère stimulante
Dans laquelle elle s'est laissée bercer, cet écrin convivial
Dans lequel elle a baigné pendant toutes ces années nonchalantes.

Pourquoi partir, pourquoi avoir pris une telle décision
Il faut maintenant affronter l'avenir, reconstruire un tissu social,
Prouver son professionnalisme, faire peut-être des concessions,
Réapprendre à vivre, assumer ce choix à la fois osé et crucial.

Loin de l'effervescence qui lui semblait être sa raison de vivre,
Loin de son port d'attache, une larme furtive coule sur sa joue
Qu'elle s'empresse d'essuyer, elle attend que le coup de sifflet la délivre
Qu'il coupe le cordon qui l'enserre, au premier tour de roue.

Dans son wagon un jeune homme s'empare galamment de sa valise
Et l'installe dans le rack, assis côte à côte ils demeurent silencieux.
Plongés dans leurs pensées, chacun touche du doigt et réalise
Qu'une nouvelle vie commence, qu'il faudra se montrer audacieux.

L'audace n'est justement pas la caractéristique principale d'Eric
Mais d'emblée il est attiré par la grâce et l'élégance de cette jeune beauté.
Pour l'heure il semble absorbé par ses lectures ésotériques.
Dehors la nuit d'hiver est d'encre, Aurélie tire le volet.

Il ferme son livre et demande si il peut éteindre la veilleuse.
La somnolence les guette et rapidement ils s'endorment.
La tête d'Eric dodeline puis se cale contre une épaule moelleuse. 
Dans un rêve Aurélie lui saisit la main et leurs doigts se referment.

Au premier arrêt ils se réveillent et sans ouvrir les yeux se retrouvent enlacés
Comme deux enfants séparés depuis longtemps, heureux de se retrouver.
Eric enfouit sa tête entre les seins de la jeune femme et hume son parfum poivré,
Ses mains tout à coup autonomes, s'aventurent par monts et vallées.

Contre toute attente Aurélie accentue les caresses qui lui sont prodiguées,
Guidant ces mains aventureuses vers des territoires encore plus secrets.
Ces échanges appuyés font monter la température de plusieurs degrés
Jusqu'à ce que dans un soupir le fruit soit finalement consommé.

Est-ce un signe du ciel ? La grisaille fait soudain place à la lumière.
La tristesse, la nostalgie envolées, les larmes asséchées.
Un autre avenir se dessine, cette improbable rencontre ferroviaire
Ne peut-être le fruit du hasard, Aurélie reconnaît incontestablement en Eric, celui que depuis si longtemps elle attendait !




mercredi 22 avril 2015


Lutte des âges

La chanson d'un compositeur reconnu a récemment déclenché un tollé.
Comment peut-on être âgé et disposer de quelques biens ?
Comment avoir vingt ans et ne pas encore avoir son cabriolet ?
Interrogation profonde mais qui ne mène strictement à rien.

Les seniors ont travaillé dur parfois et cotisé toute leur vie,
Les plus jeunes n'ont pas encore connu la vie professionnelle
Comment peut-on faire des comparaisons ? Comment ne pas avoir envie
D'une ascension sociale immédiate, fonction de ses qualités personnelles ?

Qualités qui n'ont pas encore été appréciées, reconnues,
Qui le seront un jours c'est sur mais qui pour le moment sommeillent
Chez certains talentueux aux facultés encore méconnues,
Futures élites de demain qui piaffent d'impatience, dès le réveil.

La jeunesse a les dents longue, elle attend impatiemment son heure,
Nous agissions de même à leur âge mais avec un peu plus de respect
Envers nos anciens, sans que la moindre pensée ne nous effleure
De prendre cavalièrement leur place par des moyens suspects.

Tout avoir à vingt ans qui n'en a pas rêvé mais ce n'est pas la solution.
La facilité accouche d'enfants gâtés toujours en demande toujours insatisfaits,
Lancés dans une perpétuelle course à la technologie, à l'innovation,
Vivant dans un monde virtuel, en marge de la société.

Les périodes de vaches maigres sont riches d'enseignements
Et chacun devrait en faire l'expérience pour apprécier la vie à sa juste valeur.
Quelques plaies et bosses n'ont jamais tué personne et forment le ciment
Nécessaire à la réalisation de d'édifice tout en calmant les ardeurs.

A son rythme, chacun dans la vie doit faire son chemin.
Rares sont ceux qui gagnent le gros lot tout de suite
Alors il faut se faire une raison, il faut se prendre en main,  
Tremper sa chemise et éviter si possible les écarts de conduite. 

Le soleil viendra périodiquement chasser les idées noires.
Impossible d'échapper à des remises en question successives
Alors plutôt que de manifester vis à vis des seniors une aigreur dérisoire
Retroussez vous les manches et faites preuve d'initiative.

Réinventez la vie de demain, aplanissez les obstacles, conduisez vous en pionniers,
Laissez de côté la télévision et le téléphone portable et construisez des projets.
Fixez vous des objectifs, forgez vous un avenir avec courage et opiniâtreté.
Votre vie est entre vos mains c'est à vous et à vous seuls qu'il appartient de la sublimer. 

dimanche 22 mars 2015

Intermède dominical,

En ce dimanche printanier allons ma douce au bord de la rivière.
Laissons nos problèmes en instance et faisons l'école buissonnière.
Allons profiter du soleil de mai, des chants d'oiseaux dans les futaies,
Dans l'onde fraîche et apaisante laissons nous couler.

Allons nous ressourcer, faire le plein d'énergie.
Sortons doucement de cette phase hivernale de léthargie.
Entre deux trempettes ferons un concours de ricochets,
Une partie de boules, jouerons au ballon, au croquet.

L'eau sur nos corps agira comme une caresse,
Comme un doux massage tout en délicatesse
Propice à la méditation, en aval nos tracas s'évanouiront
Pour laisser place à la contemplation d'une bergeronnette, d'un gardon,

A la vue fugitive d'un canoë voguant dans le courant,
D'enfants qui se poursuivent et s'éclaboussent en riant.
Nous voici projetés à des années lumière de notre quotidien
Dans un monde de calme, de paix, un monde léger, serein.

Ecoutons la petite musique de l'eau, laissons-nous dériver,
Nos pensées s'envolent et butinent, comme l'abeille, de pollen gorgée.
Le ballet des libellules est un enchantement,
Les ragondins construisent leur nid méticuleusement

Il est temps maintenant de penser aux grillades,
Sur un lit de braise apprêtons deux belles daurades,
De la glacière extrayons un litre de rosé frappé
Pour terminer par ta spécialité, la délicieuse crêpe flambée.

Dès les dernières bouchées la somnolence nous guette, 
En quelques minutes tombons dans les bras de Morphée .
Au réveil, après la partie de pétanque et deux ou trois pirouettes
Au retour il nous faut déjà penser et mettre un terme à cet apaisant premier pique nique printanier.




 
 

vendredi 20 février 2015



Nid douillé,


Danseurs lyriques et bâtisseurs expérimentés,
Les oiseaux qui construisent leur nid sous mes fenêtres méritent l' admiration.
Ils allient à la grâce et à l'élégance un savoir faire inné,   
Leur exigence dans les moindres détails n'a d'égal que leur détermination.

Combien de voyages font-ils en une journée
Pour rassembler les matériaux de construction, bouts de coton,
Petites brindilles, fils, laine, ou autres débris par l'Homme abandonnés ?
Rien n'est trop beau pour accueillir les futurs oisillons.

Du duvet tapisse le fond du nid, bien abrité de la bise.
L'ouverture minuscule est un défi aux vents mauvais.
Son illusion de fragilité pourtant concrétise
Ce qui se fait de mieux à la fois en souplesse et en solidité.

Les cinq œufs tachetés sont pleins de promesses.
En alternance l'un des futurs parents les couvent nuit et jour
Pendant que l'autre alentour évolue avec élégance et adresse,
A la recherche d'insectes dans les jardins et dans les cours.

Les récentes bourrasques ont démontré l'efficacité de la construction.
Seul un léger ravalement extérieur fut nécessaire
Quand le vent a cessé de souffler afin de prévenir d'autres détériorations
Ces deux moineaux sont vraiment extraordinaires. 

Ils savent pourquoi ils sont là et sont conscients de leur responsabilité.
Les jours se suivent et rien ne vient troubler leur inclination
Ni l'aboiement d'un chien ou la proximité d'un chat, ils sont tout à leur félicité,
A leur œuvre commune, à sa raison d'être, à sa réalisation.

Je mesure ma chance d'être le témoin privilégié de ce chantier hors paire,
D'observer le partage des taches, de constater l'étonnante solidarité,
L'adresse, la vaillance et la persévérance de ces deux partenaires
Qui nous offrent par leur comportement une bien belle leçon d'humanité.




 








  

lundi 2 février 2015


Poussières d'étoiles,

Chaque jour nous en apprenons d'avantage sur notre environnement céleste.
Découverte d'un satellite de Jupiter, découvertes d'exoplanètes en nombre.
Pas une semaine ne se passe sans que les astrophysiciens attestent 
De nouvelles connaissances; il n'y aura bientôt plus une seule zone d'ombre

Parmi les milliards de galaxies et les centaines de milliards de planètes.
Mais subsiste la question cruciale et toujours aussi lancinante : 
Sommes nous seuls dans l'univers ?  Un véritable casse tête !
D'autres êtres pensants existent-ils ailleurs sur quelque sphère avoisinante ?

Sommes nous vraiment l'exception et dans le cas contraire quand aura lieu la rencontre ?
Que de chemin parcouru en quelques années ! Le monde scientifique s'est enfin ressaisi.
La peur du ridicule a laissé place à une certaine forme de réalisme qui se démontre
Chaque jour par l'importance des moyens mis en œuvre et savamment répartis

Afin que rien ne soit laissé au hasard, que toutes les hypothèses soient explorées,
Pour découvrir enfin une planète nichée à des années lumière de notre lieu de vie,
Tournant autour de son étoile en quelques semaines ou en quelques années 
Et abritant le lointain cousin, le frère, qui clôturera cette quête finalement assouvie.

Il semble que la rencontre soit imminente, de nombreux signes sont là pour le prouver
Mais nous, aurons-nous la chance d'être un jour sur ce point fixés ?
Nos enfants ou petits enfants peut-être auront-ils ce privilège car on ne peut imaginer
Que d'autres entités lointaines, semblables voir différentes de la nôtre, ne puissent exister.

Dans l'attente nous scrutons chaque nuit le ciel à la recherche du moindre indice,
Satellites et radio télescopes sondent sans relâche l'immensité éthérée.
Un jour pas si lointain peut-être obtiendrons nous la réponse révélatrice
A cette rencontre autant crainte qu'espérée, rencontre de troisième type aux confins d'un ciel étoilé .
 

dimanche 11 janvier 2015


Hommage à mon père,

Papa n'a pas suivi de très longues études,
Il a travaillé tôt comme beaucoup de ses congénères.
Cela ne lui a en rien réduit ses aptitudes
A être très un bon époux, un très bon agriculteur et un très bon père.

Levé aux aurores il passait ses journées aux champs
A piocher, à bêcher, à labourer, à retourner la terre
Jusqu'à des heures indues, jusqu'à l'épuisement,
A se briser l'échine pour un salaire de misère.

Il fut mon modèle, mon exemple, ma référence.
Jamais une plainte, jamais le moindre agacement
C'était sa vie, son univers, sa cohérence,
La conséquence d'un divin ordonnancement.

Au seuil de la cinquantaine le sol s'est dérobé sous ses pieds.
En une journée il lui a fallu tout abandonner
Et rejoindre la mère patrie comme si il avait une faute à expier,
Comme si il était responsable de ces sept ans d'atrocités.

Refaire sa vie à cet âge n'est pas une sinécure.
Il lui en aura fallu du courage, de la pugnacité
Pour retrouver un rayon de soleil dans cet univers obscure,
Dans ce dédale, ce labyrinthe cette opacité.

Là encore il a prouvé sa force à faire face à l'adversité.
Des entrailles de la terre il a su se relever
Et retrouver une place honorable dans la société
Un rang, un statut, une identité.

Des personnages de cette trempe ne sont pas légion.
Je voudrais donc vous dire avec humilité
Ma fierté d'avoir eu ce père pétri d'abnégation,
De gentillesse, de bienveillance et de probité.

La vie ne fut pas facile pour lui-même et pour les siens
Mais il aura toujours gardé la tête haute, le regard sur l'horizon.
Il fut un grand homme, un homme de bien,
Un homme intègre, un homme de cœur et de raison.
 

   




   

  












Liberté chérie,

La liberté, chevillée au cœur des Français, ce sept janvier deux mille quinze a été bafouée,
Bafouée par quelques nervis au service de religieux archaïques,
Au service d'idéologues islamistes fous, accueillis dans notre communauté
Bichonnés, caressés dans le sens du poil par des hommes politiques hystériques

Quand il s'agit de débusquer la moindre voix pour affirmer leur toute puissance.
Ils ont depuis trente ans préparé le nid de ces assassins, de ces barbares
Qui ne laissèrent aucune chance à nos journalistes dont la seule arrogance
Résidait dans des dessins humoristiques réalisés avec des plumes affûtées au curare.

Dans notre pays cela est de bonne guerre; chez ces humoristes aucun ostracisme.
Chacun a droit à son couplet au vitriole à son dessin surréaliste,
Que l'on soit catholique, communiste, ou bourgeois aucun ségrégationnisme.
Charb, Cabu, Wolinski et leurs collègues étaient tout sauf des fondamentalistes.

C'étaient des esprits libres s'exprimant librement dans un pays démocratique.
Mouches du coche, leurs articles reflétaient l'esprit gaulois qui est en chacun de nous.
Il est évident que des attardés d'un autre âge ne puissent comprendre la sémantique
De leur diatribes, de leur graphisme de leurs articles défiant tous les tabous.

Ils ont payés de leur vie pour défendre une liberté d'expression jamais égalée
Par aucun autre média. Ils sont les héros posthumes d'une certaine idée de la France,
D'autres prendront leur place car il est impensable malgré les circonstances, d'abdiquer,
De laisser ce journal passer aux pertes et profits et ses caricaturistes tomber dans la désespérance.

Ce soir malgré d'autres pertes d'innocentes victimes nos journalistes sont définitivement vengés.
Les exécuteurs viennent d'être exécutés, nous dormirons mieux ce soir, leur fin étaient écrite
Mais leur neutralisation, si après bien des complications trouve notre pays enfin soulagé
Ne finalise qu'un épisode de ce qui se prépare, des affres qui nous attendent, d'ors et déjà inscrites

Dans le grand livre de l'Humanité. Au nom d'Allah nombreux sont ceux qui fourbissent leurs armes
Prêts à tout pour soumettre les « mécréants », les « infidèles » de France et du monde entier.
Leur désir de conquête et leur folie meurtrière chez nous ne fait que commencer.
Face à la barbarie affichons sans concession notre détermination, nous qui tenons tant à
ce mot gravé sur tous les frontons, ce mot fédérateur qui a fait tant d'émules, ce mot à la fois simple et exaltant, ce mot chéri et bien Français : liberté