jeudi 24 juillet 2014



Les vieux soldats

Un éclat de rire, une évocation du passé,
Anecdotes égrenées ponctuant cette longue veillée.
La soirée est passée puis le jour doucement s'est levé
A l'aube sommes encore là, tous les deux, à deviser.

Souvenirs lointains de notre service militaire.
Camaraderie sans faille dans la Légion Etrangère.
Nostalgie de ce valeureux corps expéditionnaire,
De pays enchanteurs, d'aguichantes berbères.

Fiers de notre »famille », fiers de notre képi.
Il y avait en nous comme un tigre assoupi.
Prêt à tout pour défendre l'honneur de la Patrie,
Une force maîtrisée au fond de nous, tapie.

La mort au combat ne nous faisait pas peur.
Nos victimes enterrées dans la plus grande ferveur
Due aux héros, officiers ou simples voltigeurs.
L'étendard même en guenilles, notre fédérateur.

La caserne résonnait de nos chants virils.
Notre allure martiale, notre mépris du péril,
Notre pas lent symbolisant notre force tranquille
En imposaient aux populations civiles.

Honneur et fidélité, de Camerone n'avons rien oublié.
Seuls des légionnaires sont ainsi aptes à résister
Soixante hommes, une compagnie, contre un millier.
L'ennemi par leur courage totalement halluciné !

Sur les champs de bataille étions en première ligne.
Volontaires, face au danger toujours battants, très dignes.
Attendant de nos supérieurs un ordre, un signe
Pour fondre sur l'ennemi, appliquant la consigne.

A ma droite l'un d'entre nous d'une balle est fauché.
A ma gauche Louis, mon copain, est blessé,
Le mettre au plus vite l'abri est la priorité
Puis reprendre rapidement ma place parmi les fusillés.

Que d'histoires, que de souvenirs resurgis en cette longue nuit
Nos mémoires ont à tout jamais imprimé ces combats, ces bruits
Cette mitraille, ces assauts, l' éclair qui luit.
Glorieux passé retracé jusqu'à l'aube qui s'épanouit.

   















   



   

mercredi 16 juillet 2014



Solitude

Solitude de l'homme perdu en plein désert
Coupé de monde, seul être vivant
Dans une mer de sable, inutile d'être un expert
Pour imaginer ses angoisses, ses tourments.

Solitude du skipper dans les quarantièmes rugissants
Traçant sa route vague après vague,
Abasourdi par les hurlements du vent,
Coups de boutoir contre la coque, l'esprit qui divague.

Solitude de l'alpiniste sur la paroi verticale
En équilibre précaire, bravant la pesanteur,
Les doigts engourdis par un froid glacial
Défiant les éléments, surmontant ses peurs.

Solitude, ma solitude, ma hantise
Que tour à tour je glorifie ou déteste,
Parfois tu me paralyses, souvent aussi tu m'électrises,
Tu es ma muse, tu es mon amie, sans conteste.

Au milieu de la foule quelle délectation,
Penser à toi et à nos retrouvailles
Un doux moment d'exaltation.
A toi je livre une confiance sans faille.

Solitude d'une nuit sans lune à observer les étoiles,
Solitude d'une soirée d'hiver à lire au coin du feu,
Solitude en pleine mer sur un bateau à voiles,
Solitude mon addiction que j'appelle de mes vœux.

Je te hais quand trop longtemps seul à soliloquer
Coupé de tout, en vieux célibataire,
Pas une âme, aucun être à qui se confier,
Orgueilleux isolement payé parfois très cher

Plateau repas devant la télévision
Ou élaboration de plats longuement mitonnés,
Pizza, sandwich, brève collation,
Restaurant de très rares fois pour aller dîner.

Brefs sourires à peine esquissés,
Fuir cette foule qui m'oppresse,
Au plus vite, rentrer dans mon nid douillet.
Il n'y a vraiment rien ici qui m'intéresse.

Enfin te retrouver comme on retrouve une maîtresse
Avec tes forces et tes faiblesses
Solitude de mes plus profondes détresses
Solitude de mes plus grands moments d'ivresse.
 




 



 







 

vendredi 11 juillet 2014


Money, money, money,

D'abord il y a eu le troc puis les coquillages
Remplacés plus tard par la monnaie.
Chaque méthode a bien sur ses avantages
Mais nos contemporains, eux, préfèrent les gros billets.

Du blé, du flouze, des picaillons, de la mitraille
Tout est bon pour bourrer les cassettes.
Sans oseille aucune chance de faire ripaille,
Sans grisbi pas moyen de lever la minette.

Que l'on soit chômeur ou informaticien,
Bureaucrate ou commerçant,
Agriculteur ou chirurgien,
De l'argent nous sommes tous dépendants.

Tout le monde n'a pas les mêmes besoins
Certains se contentent de ce qu'ils ont
Pendant que d'autres ferraillent pour cumuler des biens,
A l'affût de la galette, du moindre sou, du moindre rond.

La finance a maintenant tous les pouvoirs.
La spéculation érigée en règle d'or
S'appuie sur des logiciels pour briser les tiroirs
Et remplir les coffres des nouveaux conquistadores.

Des banques déclarées régulièrement en faillite,
Le contribuable comble les trous de trésoreries
Pendant ce temps en congrès les chefs d'états cogitent.
Toujours les mêmes pour rattraper les escroqueries !

Les capitaines d'industrie déploient leurs parachutes dorés.
Les groupes internationaux exonérés d'impôts
S'installent dans les pays sous développés
Pas par bonté d'âme mais pour gonfler plus encore leurs magots.

Tout est bon pour s'enrichir, détournements de fonds,
Vols, fausses factures, drogue, la panoplie des crapules.
Le margoulin, isolé ou en meute est loin d'être moribond,
Il est largement imité et fait chaque jour d'avantage d'émules.

Les géants pétroliers, ceux de la pharmacie ou de l'armement
Edictent leurs lois, n'en déplaise aux nations
Qui ne sont entre leurs mains que des instruments
Leur permettant tous les abus, toutes les malversations.

Ils ne pensent qu'en termes de mondialisation
Afin d' asservir le plus grand nombre
Et accroître leur empire maffieux, leur organisation.
Avec application l'araignée tisse sa toile dans l'ombre.

Des pays, des continents sont sous leur contrôle.
Ils tirent habilement les ficelles d'un système complètement névrosé
D'un monde sans repères, sans boussole.
Y aura-t-il un jour quelqu'un pour dire « Maintenant çà suffit, en voilà  assez » ?!











 

lundi 7 juillet 2014


« Tu ne tueras point »

Depuis Moïse, combien de fois  a-t-il été transgressé ?
Ce sixième commandement qui n'a jamais empêché de tuer
Des milliers, des millions d'humains, oui, c'est plus vraisemblable,
Exécutés pour refus de conversion, quel sort abominable !

Morts pour des idées, autant dire morts pour rien,
Qui n'ont même pas été pris les armes à la main.
Toutes les guerres sont abjectes mais occire les « mécréants »
Est juste inacceptable pour un Etre bien pensant.

Assassinés pour refuser de se plier aux religions,
Ecartelés pour tourner le dos à toute implication
Dans une foi qui n'était pas la leur,
Dire non à tous ces aboyeurs, à tous ces raquetteurs,

A ces prosélytes, acharnés à vouloir les endoctriner,
A ces recruteurs, aguicheurs zélés
En costume trois pièces ou en djellaba
Ces fous de Dieu, d'Elohim ou d'Allah

Qui n'hésitent pas à brandir le glaive
Dès qu'ils ont affaire à de mauvais élèves,
Et qui trucident sans se poser de questions
Dès qu'ils ressentent la moindre opposition .

Parfois on se croirait débarrassés de ces archaïsmes du passé
Ce n'est qu'un leurre, ils sont là, latents, trop bien ancrés.
Soudain le vernis de la civilisation s'écaille
Sectes et religions reviennent, livrer de nouvelles batailles.

La Terre promise n'est pas pour demain.
La laïcité y perd chaque jour un peu plus de terrain.
Une religion se meurt, une autre la remplace
Celle qui nous préoccupe a vraiment toutes les audaces.

Nous devons rester vigilants, ne pas céder, ne pas prêter le flanc
A ces vendeurs d'illusions, à ces nouveaux agents
Du Diable, de Béelzébuth, de Lucifer
Et dénoncer leurs procédures pour le moins cavalières.

Faisons obstacle sans peur et sans détour
A ces trublions, ces importuns, ces vautours.
Défendons âprement,  sans concession nos idées,
Gardons notre libre arbitre, notre libre pensée
Quel qu'en soit l'enjeu quel qu'en soit le prix à payer !