samedi 7 juin 2014



Le printemps

Aujourd'hui c'est le printemps,
Cerisiers et aubépines sont revêtus de blanc,
Sur un arbre au loin le coucou s'égosille,
Mésanges et loriots s'activent dans les charmilles.

Un rouge gorge sur ses pattes frêles
Dans les buissons déguste une airelle,
Les geais sont enfin de retour,
A eux bientôt la saison des amours.

Les rosiers en bourgeons sont plein de promesses,
Mais que dire de la glycine en liesse
Des pruniers, des pêchers en boutons,
Du renouveau printanier du gazon ?

Le jardinier affûte ses outils,
Il a enfilé son costume de coutil,
Il lui faut tailler les haies, mais aussi labourer
Au pied des arbres la terre tassée.

La biomasse il lui faut brûler,
Les mauvaises herbes arracher,
Traiter les arbres et les arbustes
Avant que les insectes ne s'incrustent.

Positionner les arroseurs,
Remettre en marche le motoculteur,
Le rotofil , l'auto porté
Tout l'hiver immobilisés.

J'adore cette saine effervescence
Qui est la juste récompense,
Après les frimas de janvier
Et les brouillards de février.

 Prends donc mon bras ma demoiselle
Et allons dans les prés cueillir les chanterelles.
J'ai envie de danser, j'ai envie de chanter,
Ce début de printemps me voit tout exalté.








 







Mon jardin

Mon jardin est un ravissement,
Il faut dire que chaque jour j'y passe beaucoup de temps
A bêcher, à biner, à buter, à arroser,
  J'en prend le plus grand soin mais il me le rend plus que bien.

Ses fleurs sont multicolores, rouges, jaunes ou bleues,
Elles constituent un ensemble des plus harmonieux.
Patiemment je les regarde pousser
Chaque jour je suis là, des heures à guetter,

Un nouveau bourgeon, une nouvelle feuille,
De nouvelles pousses sur le chèvrefeuille,
De nouvelles grappes de glycine ou de lilas,
De nouveaux boutons sur le camélia.

Les belles de nuit le soir déploient leurs pétales,
Le jasmin apporte sa touche orientale,
Chaque fleur a sa particularité
Du mahonia au genêt, ou bien encore à l'azalée.

Forsythia aux tons jaune citron,
Hortensia quasi vermillon,
Rose, parfois thé ou grenat,
Rhododendron rouge fuchsia.

Chaque arbuste, chaque fleur,
Me procure un indicible bonheur,
Inutile d'aller au bout du monde,
Dans mon jardin mon esprit vagabonde.

Je voyage à des années lumière
Sans pour autant quitter ma terre.
Je me demande bien ce que je ferais sans toi
Mon beau jardin, mon ami, mon roi, qui me procure autant d'émois !





 


Avril

Quand avril nous délivre des giboulées de mars
Dame Nature trompée semble interrogative.
Pour le jardinier c'est un vrai cauchemar
Cela met à bas ses velléités créatives.

Le muguet depuis longtemps en fleurs
A les clochettes en berne au premier mai.
Les iris déjà fanés, les bégonias en pleurs,
La végétation exubérante est déboussolée.

Quelques jours de plus de grand soleil volés,
A nous shorts, chemisettes, débardeurs.
Quelques jours gagnés sur l'été
A nous farniente et premières chaleurs.

L'élégante hirondelle est de retour
Au ras de sol, à toute vitesse elle zigzague,
Son gazouillis, un joyeux discours
Entre plantes et arbuste elle divague.

Le coucou déjà là, se fait entendre au loin,
Le pivert sans relâche martèle les futaies,
Le merle siffle dès le petit matin,
Le rossignol fait ses trilles dans les haies. 

Dès cinq heures c'est un joyeux charivari.
Chacun pousse sa chansonnette,
Le loriot, la grive ou le canari
La mésange, le moineau ou la bergeronnette.

A chacun sa gamme à chacun son tempo
Du grave au suraigu, en Fa en Sol en Do,
Chants de liesse de tous les passereaux
Montant comme une vague en un merveilleux crescendo.

Ce mois d'avril est un vrai bonheur,
De l'été tout proche il est la promesse.
Chaussures de montagne pour randonneurs
Piolet, sacs à dos et chants d'allégresse.

Renouveau de la nature et des esprits
Qui chaque année nous comble de ses largesses.
Le mois d'avril est vraiment mon mois favori
C'est à lui que je décernerai mes lettres de noblesse.





 
  











 



Les enfants de la Terre

Dans une île minuscule en plein océan
A des milliers de kilomètres des terres habitées
Des albatros friands de flétans
Se meurent, par l'Homme, contaminés.

La mer n'est plus qu'une décharge publique
Dans laquelle chacun déverse ses déchets
Des hydrocarbures aux sacs plastiques,
Immondices de marins ou de plaisanciers

Tortues qui agonisent, requins décimés,
Baleines dépecées à des fins « scientifiques »
Thon rouge complètement épuisé
Retours de pêche problématiques

Plus de poissons dans les filets.
La manne océane se réduit comme peau de chagrin
Mais où sont donc roussettes et carrelets
Où est passée la faune du monde sous marin ?

Filets dérivants, bateaux usines,
Pêche à la grenade, massacres de dauphins,
Tout un monde que l'homme assassine
La faim justifiant les moyens.

La faim de sept milliards d'humains
Prêts à s'entre tuer pour la dernière raie
La dernier congre ou le dernier aiglefin
Et qu'importe les adeptes du parler vrai ?

Les opérations coups de poing de « Green Peace »
Sont autant de coups d'épée dans l'eau
Les mises en gardes des biologistes
Des lettres mortes, bonnes pour le caniveau.

Les enfants de la Terre jamais rassasiés
Continuerons à puiser au fond des mers
Sans jamais se questionner
Sur ce qu'ils laisseront à leurs frères

Sans se soucier de l'avenir de l'humanité
La tristesse m'accable en pensant à nos enfants
Et à l'affligeant spectacle des fonds ravagés
Décombres d'un jusque boutisme navrant.

Il est grand temps de s'interroger
Il est grand temps de dresser un bilan
De prendre des mesures pour endiguer
Cette hécatombe, ces débordements,

Afin que nos descendant puissent
Comme nous s'émerveiller d'une girelle,
Ou d'un poisson clown, qu'ils s'éblouissent
A la vue d'une langouste, d'une truite arc en ciel.

Gardons espoir en la sagesse,
Acculé dans ses derniers retranchements
L'Homme réagira sans trop de délicatesse
Mais il réagira sûrement.     












 



Escapade

Dans ma Peugeot octogénaire décapotable,
Très loin des grands axes  infréquentables,
Je sillonne avec ma douce des chemins vicinaux,
Bordées de platanes monumentaux.

Dans les villages souvent on s'arrête
Sur les marchés faisons quelques emplettes
Puis poursuivons tranquillement
Jusqu'au prochain embranchement

Avec pour seul guide la carte Michelin
Qui nous indique à coup sur le bon chemin.
Nul besoin d'outils informatiques
Pour explorer les petits chemins chaotiques

De ce pays, de cette France profonde
Souvent délaissée, rejetée, coupée du monde
Qui au printemps se pare de ses plus beaux atours
 Je vous assure que cela vaut le détour.

Dans un pré en bordure de route
Nous nous arrêtons pour casser la croûte
D'un succulent fromage de chèvre
Aromatisé à la menthe et au genièvre

Cet après midi sur le chemin de Crécy
Ferons halte au château de Beaugency
Entièrement décoré et remanié
Par un talentueux chanteur fortuné .

A la nuit tombée rejoindrons l'auberge
Simple et confortable vers laquelle convergent
 Les touristes bien informés
Et ensemble savourerons les spécialités

De ce grand maître queue étoilé
Connu pour ses gibiers longuement apprêtés
Cuits des heures durant au feu de bois
 Comme cela se pratiquait déjà du temps des rois.

Après une bonne grasse matinée
Truites et gardons irons pêcher
Dans le ruisseau aux eaux limpides,
Une heure ou deux jusqu'à ce que l'on décide

De reprendre le volant de notre bon vieux tacot
Et de repartir vaillamment à l'assaut
De ces chemins étroits et parfois mal pavés
Bordés de coquelicots, de bleuets de genets.

Parcourons peu de distance en une journée
Mais quel enchantement quelle volupté.
Le paradis n'est finalement pas si loin
Il est juste là, à portée de mains.

Il ne suffit pas de voir, il faut bien regarder
Des trésors sont là juste à nos pieds
Inutile de sillonner la Terre entière
Inutile de sauter par dessus les frontières

Notre pays est un véritable joyau,
Je ne connais nulle part rien de plus beau
Ses paysages et son patrimoine
 En font la destination idoine

Pour les touristes avisés
A la recherche de diversité
D'enrichissement culturel
A mille lieux du clinquant, de l' artificiel

Rendons hommage à notre bonne vieille civilisation
A son raffinement, à sa sophistication
La France est la destination rêvée
Pour des vacances à la fois paisibles et recherchées.

 













Je suis fatigué

J'ai passé une partie de ma vie à voyager,
Il est grand temps pour moi de me reposer,
De ranger mes vieilles valises déformées,
Dans quelque placard ou dans un grenier.

Finis mers déchaînées et déserts brûlants,
Cette fois il est plus que temps
De m'accorder une longue pose
Voila ce à quoi je me prédispose.

Calme et sérénité sont mes seuls besoins,
De notre santé, prenons le plus grand soin. 
Main dans la main naviguons sur le calme océan,
De nos dernières années profitons pleinement.

Elles devraient être les plus belles,
Je suis enfin tout à toi ma damoiselle,
Pour te cajoler et apaiser tes peurs
Pour te réconforter et assécher tes pleurs.

Je suis trop fatigué pour encore m'adonner,
A quelque chimère sur ma route rencontrée.
Les voyages ne seront plus que lointains souvenirs
Mais le dernier devrait parfaitement convenir.

Faisons barrage aux obstacles qui pourraient se dresser
Devant nous et nous éloigner
Du but que l'on croyait lointain
Et qui est maintenant juste là, à portée de main.

Fuyons ensemble angoisse et inquiétude,
Bien finie aussi la solitude,
C'est a deux que nous affronterons l'avenir,
A nous d'imaginer notre devenir.

Que je vois comme un grand fleuve tranquille
Où nous voguerons sans faire les difficiles,
D'un frugal repas nous nous contenterons,
 Nos regards fixés sur le même point à horizon.

Un jour viendra, c'est inéluctable,
Ou la grande faucheuse redoutable
Nous cueillera sans rémission.
Nous pourrons bien lui faire cette concession,
Ce sera le prix à payer pour cette folle évasion.