vendredi 23 mai 2014



 A nos p'tits loups

Nos deux p'tits loups sont charmants
Espiègles, moqueurs et souriants.
Toujours à l'affût toujours en éveil
Leur attention n'est jamais en sommeil.
Turbulents, joueurs ou taquins
Parfois coquins, souvent câlins.
Sportifs émérites ils s'éclatent
Au Karaté au judo ils se battent
Contre des adversaires émérites
Ils n'en ont que plus de mérite.
En natation, Siméon cartonne
Quand la piscine deviendra monotone
La Gironde il traversera
A la brasse ou au crawl avec Papa.
De l' accro branche Rafaël raffole...
A un mètre au dessus du sol !
Lui qui voudrait tant tutoyer
Le ciel et la canopée
Mais il n'est pas encore en âge
D'aller côtoyer les nuages !
A l'école ils ont plein de copains
Sacha, Samuel ou Justin.
Le mercredi ils jouent au foot
Sur le stade en bordure de route
Le samedi, quand il fait beau
C'est vélo au Berck ou à Vieux Boucot.
Larra ou L'île d'Oleron
Marne la Vallée ou la Réunion,
Ils ont franchi deux fois l'équateur
Rien ne les arrête rien ne leur fait peur
Ce sont de grands voyageurs !
Ils sont unis ces deux frangins
Comme les deux doigts de la main
Autour d'eux ils font l'unanimité
Et fondent de solides amitiés
Celles de l'école c'est pour la vie,
On en est fiers, on est ravis.
Ces deux p'tits loups sont vraiment géniaux
Ils sont nos soleils, ils sont nos héros.






   


Les footballeurs

Comme des héros antiques  
Dans des stades mythiques,
On les adule on les vénère
On chouchoute ces magistères 
Dont un shoot dans le ballon
Vaut à lui seul des millions.
Les supporters surexcités
Leur tressent des couronnes de lauriers.
Dans les vestiaires il faut les voir
Bomber le torse devant les miroirs.
On ne les tient plus, ils sont gonflés
A l'EPO mais ce n'est pas prouvé,
Leurs entraîneurs les couvrent
Et si toutefois quelqu'un l'ouvre
Il a tôt fait d'être éjecté,
Soyez-en persuadés,
                                        A des distances astronomiques                                                       
De la galaxie footballistique.
Sur le terrain ils font des mines
Parfois on dirait des gamines.
Au moindre coup de tonnerre
Ils n'hésitent pas à se rouler par terre.
Souvent ils sont arrogants
Bagarreurs, horripilants.
Drôle d'image pour les enfants
Que seul le sport intéresse,
Pas les indélicatesses ni les bassesses,
Insultes entre eux ou à l'arbitre,
Menaces et gestes explicites.
Ce sont de drôles de gentlemen
Qui trop souvent la ramènent.
Au vu de leur salaire pharaonique,
Un peu de pudeur serait bénéfique,
Pour l'ensemble de la profession
Arrogante et sans considération
Pour ces gamins admiratifs,
Déçus par ces comportement excessifs.
A l'étranger ils vont chercher
La gloire qu'en France ils n'ont pas trouvée.
En coupe du monde ils font grève
Mais où est donc la part de rêve
Qu'au public ils sont sensés donner
Ces vieux ados par trop gâtés ?
Le football me déçois chaque jour un peu plus,
Je vais donc reprendre l'omnibus
Et retourner dans ma campagne,
Mon refuge, mon mât de cocagne.
Là au moins les matchs ne sont pas truqués
Et cela me ramènera à la réalité .






 
 


L'amour au féminin

Tes yeux sont des lacs où j'aime me noyer,
Ta bouche au dessin parfait n'a été faite que pour embrasser,
Tes larges épaules et ton torse musclé
Sont là pour me donner confiance et me réconforter.

Prends-moi dans tes bras, berce moi tendrement,
Et tous deux unis savourons l'instant présent.
Autour de nous ce ne sont qu'affrontements,
Mais dans notre bulle, passionnément

Prenons le temps de nous caresser, de faire l' amour
Aujourd'hui, demain, toujours
Dans notre petit nid douillet, à la pointe du jour,
Sois mon héros, sois mon troubadour. 

Tes baisers langoureux font bondir mon cœur,
Ils me donnent des frissons et me tirent des pleurs
Je veux me fondre en toi mon bel ensorceleur
Toi qui fait naître mes joies et qui refoule mes peurs.

Nos nuits trop courtes nous laissent épuisés
Mais tellement heureux de nous être tant donné,
Les draps froissés sont là pour témoigner
De nos ébats toujours recommencés.

La vie est courte, profitons de ces instants magiques,
N'ayons pas peur d'être égocentriques,
Cultivons les ondes harmoniques
Et apprécions ensemble ces instants volcaniques.

 




Voyages

Parti souvent bien loin de nos frontières
J'ai beaucoup réfléchi à ces motivations
Qui nous poussent à des années lumière
Vers de lointaines destinations.

C'est un état d'esprit, une curiosité
Qui nous impose ce désir impérieux
D'aller chercher ailleurs d'autres vérités
De découvrir des exotismes mystérieux.

Des contrées inconnues là bas aux antipodes,
Des îlots clairsemés dans l'immense océan
Et d'inscrire un nouvel épisode
A nos errances du moment.

Les dunes à perte de vue ondulent,
Une méharée au pas nonchalant
Des dromadaires déambule
Dans l'erg oriental aux sables brûlants.

La forêt tropicale aux lianes entrelacées
Nous engloutit dans sa moiteur.
Des singes se poursuivent dans la canopée,
Plus loin des oiseaux enchanteurs

Mènent à leurs belles une cour effrénée.
                                   Tout ici est surdimensionné des ombellifères                                         
A la plus humble des orchidées.
Ah ! voici une clairière, prenons un repos bien mérité.

Dans les plaines d'Asie des chevaux de petite taille
Et leurs cavaliers aguerris s'affrontent au polo,
Comme balle, une tête de brebis, âpre est la bataille,
Confrontation sans merci, un vrai méli mélo.

Sur les berges du Gange des Sadous presque nus
Chantent les louanges du fleuve.
Ou ils sont enfin parvenus
A travers monts et vallées après bien des épreuves.

Ils ont déjà pratiquement obtenu
La réincarnation ardemment souhaitée,
Au paradis ils seront les bienvenus.
Les bâtons d'encens brûlent par milliers.

Dans l'Atacama ce grand désert aride,
Les descendants d'Incas dans une chaleur torride,
Survivent en poussant devant eux des troupeaux d'alpagas
Dont ils revendront la laine à Punta Arena.

Dans le port du Cap les chalutiers à quai
N'attendent qu'un signal
Pour partir explorer contre vents et marées
De nouvelles zones de pêche dans les mers australes.

Après tant d'aventures dans ces pays lointains,
Je vais rentrer chez moi les yeux remplis d'étoiles,
M'en vais pour quelques jours fouler le sol métropolitain
Avant d'envisager vers quelle destination très vite remettre les voiles.














 






Tes souffrances

Dans tes yeux bleus délavés
Je peux lire tes souffrances
Si longtemps endurées,
Prend avec elles tes distances.

Ton lourd passé t'oppresse
Je suis là pour te faire oublier
Toutes ces années de détresse
Ces années de contrariété.

Epanche toi et pleure
Sur mon épaule doucement,
Confie moi tes malheurs
Aujourd'hui c'est le printemps,

Un jour précieux à ne pas gâcher,
Un jour à rêver d'un avenir meilleur,
Un jour à faire des projets,
Un jour à laver et à ouvrir son cœur.

Ensemble appréhendons l'avenir
Serein, apaisé, prometteur,
Sachons nous prémunir
De tout esprit destructeur.

 Marchons vers la lumière
La vie vaut la peine d'être vécue,
Je te ferai oublier tes misères
Soyons forts et convaincus

Que ce nouveau départ
Nous fera atteindre la félicité.
Ce n'est pas le fruit du hasard
Si nous nous sommes rencontrés.

Un sourire illumine ton visage,
C'est une première victoire
Sur ce qui aurait pu être un naufrage,
Tu sors enfin du purgatoire ! 
 
Aux orties les souffrances passées,
L'horizon radieux s'ouvre devant toi,
Jettes tes oripeaux fripés,
Le pessimisme est hors la loi.












La plage,

La plage a toujours été pour moi un lieu de prédilection,
Un endroit merveilleux, un espace plein de fascination.
Mer calme venant lécher tout doucement les galets
Ou énormes vagues de l'océan déchaîné

Dont les crêtes échevelées dessinent des tableaux éphémères.
Marées faibles ou fortes à heures régulières.
 Ourlets délicats s'estompant sur le rivage
Coups de boutoir répétés contre les flancs des dunes sauvages.

Du sable fin coule entre les doigts d'un enfant
Qui à grands coups de pelle sculpte un château de géant.
Des chars à voile sur l'estran dessinent des arabesques,
Des cerfs volants décrivent dans le ciel des fresques pittoresques.

Les surfers dans les vagues s'en donnent à cœur joie,
Les régatiers au loin sur des voiliers de bois
Tirent inlassablement des bords pour une place de vainqueur
Au rythme du zéphyr soufflant de l'intérieur.

Dans mon hamac bien calé,  je profite du beau soleil d'été
Qui darde sur moi ses rayons acérés.
De temps en temps j'ouvre un œil pour admirer ce qui m'entoure
Je ne suis jamais déçu par le spectacle alentour.

Floraison de parasols multicolores, apollons bronzés,
Naïades tout droit sorties de l'onde, d'une troublante volupté.
Pour rien au monde je ne céderais ma place
La plage est mon royaume, jamais je ne m'en lasse.

Des pêcheurs à la ligne traquent le bar dans les rouleaux,
La foule des grands jours est maintenant sur l'eau,
Bouées, planches à voile, pédalos, matelas pneumatiques,
La mer nous offre une infinie panoplie de jeux aquatiques.

Je crois que je vais encore m'offrir une petite sieste
Avant de rejoindre cette cohue qui présente un intérêt manifeste
Pour tous ces loisirs divers et variés,
L'apanage de la plage et des vacances d'été.

 


Hymne à la vie

Du désert ocre aux dunes alignées,
Je t'envoie ce mot, ma douce, ma bien aimée,
Passera montagnes et vallées pour enfin te trouver
A ton ouvrage, sage et concentrée
Tirer la laine ou le crochet.
Les enfants autour de toi jouent avec les chats,
Ils se taquinent, ils chantent, ils crient,
Ils sont un hymne à la vie.
D'ici je vous imagine au coin du feu, au coin des cieux.
Que vous êtes loin et proche à la fois,
Dans mon esprit étroit qui ne voit que vous trois !
Qu'importe la chaleur des jours,
Qu'importe la froideur des nuits,
Puisque bientôt nous serons réunis.
J' imagine le moment de nos retrouvailles.
Adieu sang, larmes et batailles,
La vie reprend, nos cœurs cognent fort,
Je suis enfin de retour au port.
La croix du sud au loin,
Les méharées tracent leur chemin,
Les dunes s'étirent nonchalamment,
Et dans mes bras ce doux ronronnement.
Nos envies longtemps réprimées
Pourront bientôt s'exprimer,
Les enfants dorment déjà et sourient à la lune.
Viens avec moi ma douce, je veux te toucher,
Je veux te caresser, te cajoler,
Te sentir vivante entre mes mains impatientes.
La nuit sera sans fin,
Ne pensons pas à demain .




Belle de nuit

Haut perchée sur ses talons aiguille
Le pavé détrempé elle arpente
Son Jules  dans un rade à deux pas roupille
Pendant qu'elle met son corps en vente

Décolleté plongeant , bas résille
Caraco fluo et bibi rigolo
Impossible de louper la fille
Qui fait le tapin près du métro. 

Des hommes de tous âges l'abordent
Courtes syllabes, conciliabules,
Du prix de la passe ils s'informent,
Puis finalement ils capitulent

L'hôtel de passe n'est pas loin,
Moquette fripée , papier cloqué,
Lustre à pampilles, lit à baldaquin,
Table de chevet délabrée, couvre lit fatigué,

 Tout l'univers de cette sauterelle
A dix huit ans sur le trottoir,
D'un moineau elle a la cervelle,
Mais une vraie bombe vous pouvez me croire.

Toute la nuit sur le pied de guerre,
Au matin son Jules rapplique,
 C'est comme un coup de tonnerre
Si il n'y pas le compte c'est la trique,

Fait pas de cadeaux son mac,
Il a des frais vous comprenez,
Faut bien jouer de la matraque,
La dope est chère vous en conviendrez,

Les années passent, ce n'est pas facile
De donner du plaisir à la chaîne
Surtout pas fléchir, pas de larmes de crocodile
Etre forte, ne pas montrer sa haine.

Sortir de ce trou à rats, fuir l'emprise
De ce junky improbable,
S'enfuir pour ne plus être soumise
A ce barbare abominable.
 
Un jour lasse, notre pimprenelle
De son baron et des petits minets,
Vers d 'autres cieux s'est fait la belle
Vers des contrées lointaines, le pavé a quitté.

Depuis je me sens soulagé,
Tant de rancœurs, tant de souffrances
Une fois pour toutes évaporées,
La demoiselle est enfin en  partance
Vers le pays de la liberté.









Troisième sexe

Si à seize ans tu t'interrogeais
Aujourd'hui au moins te voilà fixé.
Depuis longtemps ton cœur oscillait
Et c'est pour les hommes qu'il a finalement basculé.

Devenu indifférent au sexe féminin
Tu t'agitais comme les ailes d'un moulin.
Le soir tu ruminais tout seul dans ton coin
Maintenant tu es sur de pouvoir assurer ton destin.

Plus besoin de te cacher, à tes parents tu as expliqué
Sans cri ni larme, ta toute nouvelle féminité,
Tu leur as même confié dans le plus grand secret
Ton désir d'assumer pleinement cette nouvelle identité.
 
Les sous entendus ne te font plus peur,
Les moqueries ne suscitent plus de rancœur,
Tu vis ta nouvelle vie à deux cent à l'heure
Sans te soucier des imbéciles, des gêneurs,

De ceux qui naguère t'ont tant fait souffrir
Aujourd'hui tu es libre, la tête froide tu peux réagir.
Tu as su au fil du temps t'aguerrir
Et dans un corps différent te reconstruire.

Tu prends dans la vie un nouveau départ,
Finie la sensation d'être un éternel tricard,
Tu brandis sans honte ton nouvel étendard
Et revendiques de ton entourage de nouveaux égards.

J'imagine aisément la somme de tourments
Que tu as du endurer intérieurement
Avant de prendre ta décision, courageusement,
Au risque du rejet total, du bannissement.


Ta famille et tes amis sont là pour te soutenir,
Même si la situation a de quoi leur disconvenir,
Dans ta démarche pour reconquérir
Une nouvelle vie, un nouvel avenir,
A toi maintenant de tout faire pour définitivement t'accomplir.



 

  
 


















 
 


Quasimodo

Tu m'intimides tu m'impressionnes,
Dans ton caraco rouge tu rayonnes,
Tu es beaucoup trop belle pour moi,
Non je n'ai vraiment pas le droit.
Tu es l' ange et moi le diable,
Tu es une oie blanche, adorable,
Je suis l'affreux Quasimodo,
Tu es la reine des angelots.
A-t-on jamais pu marier l'eau et le feu ?
Toute ma vie je serai malheureux.
Frôler un jour cet amour délicieux,
Cette beauté charnelle
Aux gestes surnaturels.
Tout en elle évoque le divin,
Son port de reine, la courbe de ses reins,
Sa peau blanche presque transparente,
Ses postures à la fois altières et dolentes.
Pauvre de moi sur cette terre,
A t'observer je désespère,
T'avoir un jour entre mes bras,
Non  inutile n'y penses pas
Quasimodo, regardes toi !


 
  

jeudi 22 mai 2014



Plongée sous marine

Lourd est l'équipement du plongeur sous marin,
Cela suffit amplement à en dégoûter certains
Mais quand le désir est le plus fort
On consent volontiers à faire quelques efforts.

Harnachés comme des astronautes
Mais ne sommes nous pas nous mêmes des argonautes ?
 En binômes partons explorer les abysses
Aussi aventureux que le furent Icare ou Ulysse.

Aujourd'hui nous descendons à quarante mètres,
A chacun de vérifier ses paramètres.
L'ordinateur est là pour lever les interrogations,
C'est parti pour de verticales investigations

Comme il est élégant ce grand bateau
Tout en bas posé au fond de l'eau
Sur un lit de sable il repose,
Ses lisses de bois se décomposent.

A l'intérieur nous nous faufilons
Accompagnés par de nombreux poissons
De toutes formes, de toutes couleurs,
Une immense armée de mignons patrouilleurs.

Ici un joli congre , là une belle murène
Mais toujours pas d'énigmatique sirène.
Des centaines de sars et de mérous
Qui de ces lieux sont un peu les gourous.

Le poste de commandement est quasiment intact,
Il suffirait de tourner la clé et mettre le contact
Pour faire revivre ce ravissant cargo
Depuis si longtemps posé au fond des eaux.

Soudain une idée me hante, que sont les marins devenus 
Lors du naufrage qu'en est-il advenu
De ces fiers matelots et maîtres d'équipages ?
Mes pensées se bousculent, un vrai télescopage.

J'imagine que chanceux ils furent secourus
Que d'autres bateaux rapidement soient intervenus
Pour ramener ces marins sur la terre ferme
Avant que l'océan sur leur embarcation ne se ferme.

Malgré moi des pensées morbides apparaissent
Et si personne n'avait répondu à leurs appels de détresse,
Ce pourrait-il que certains soient restés prisonniers
De ces entrelacs de ferraille rouillée ?

Soudain ce vieux navire me fait peur.
Au poste de pilotage y aurait-il encore le barreur,
Sur le pont quelques uns des hommes de quart
Dans les coursives quelque steward ?

Il est temps maintenant de remonter,
Chassons de notre esprit ces macabres idées
Pour ne garder que l'image magnétique
De ce rafiot fantomatique .





 










Petit matin gris

Si ce matin le ciel te paraît gris,
Si ton corps te semble tout rabougris,
Dis toi qu'un telle situation n'est pas soutenable
Que tu dois faire l'effort convenable

Pour retrouver un petit coin de ciel bleu,
Là peut-être au fond de ses yeux
Ou à la vue du premier bouton de rose
De ce printemps jusque là si morose.

Si ce matin ton esprit broie du noir,
 Ne te laisse surtout pas aller au désespoir.
Regarde autour de toi les enfants s'amuser
Imagine toi à la plage au beau milieu de l 'été.

Si ce matin tu as le cœur en berne,
Prouve toi que tu n'es pas une vieille baderne.
Lance toi dans le golf ou la natation
Dans le tennis, dans le marathon.

Porte ton regard vers les plus hauts sommets.
Fais des projets grandioses et laisse les germer
Puis embrasse à corps perdu
La discipline sur laquelle a porté ton dévolu.

Surtout ne baisse jamais la garde,
Ne te laisse pas aller à des attitudes geignardes.
Sois agressif sans toutefois être méchant,
Sois incisif sans jamais être tranchant.

Fixe toi des objectifs ambitieux.
Donne toi les moyens les plus audacieux
Et tu verras que les petits matins gris
Se teinteront vite d'un tout autre coloris.

Qu'ils se pareront des couleurs de l'arc en ciel.
Finies les tentations de paradis artificiels.
Un soleil radieux succédera au brouillard
L'éternel perdant fera place à un gaillard

Audacieux, sur de lui, conquérant,
Mordant à nouveau dans la vie à pleines dents.
Un homme un vrai que l'on a envie d'aimer,
 Un ami, un mari enfin quelqu'un sur qui l'on puisse compter
Partout, toujours en toute sérénité. 









Mois de Mai

Aux premiers Mai de nos vingt ans
Dans les rues de Valence tu défilais, altière,
Aux côtés des « camarades » tu serrais les rangs,
Echarpe rouge, muguet à la boutonnière.

Le communisme était ta religion
Le syndicat CGT ton église,
Peu de place pour moi, jeune trublion,
Tu n'aimais pas qu'on te contredise.

Tu étais de tous les meetings,
Ceux de Jacques Duclos ou de Georges Marchais
Qui, comme des boxeurs sur un ring
Débitaient pendant des heures leurs « amabilités ».

Ils promettaient un monde meilleur
Moins de travail, plus de loisirs,
Ils préconisaient déjà les trente cinq heures
Prenant pour des réalités leurs désirs.

Les défilés étaient parfois très chauds
Mai soixante huit en ligne de mire,
On en était encore au métro, boulot, dodo,
Plus pour longtemps d'après leurs dires.

Puis leurs propres usines ils ont dévasté
Pour se venger de l'esclavagisme patronal.
Ils se sont trop souvent auto mutilés,
Panhard et Simca resteront dans les annales.

Depuis les choses ont bien changé.
Les syndicats n'enchantent plus personne
Des milliers d'usines ont fermé
Et dans nos oreilles raisonne

Ce vilain mot de mondialisation,
Jetant sur le pavé des millions d'ouvriers
Sans compensation, sans justification,
A pôle emploi ils vont pointer.

Sans trop d'espoir faut pas rêver.
La Chine est là qui nous approvisionne
En produits extrêmement bon marché.
Pendant ce temps en France on additionne

Les ventes d'entreprises à prix bradés.
Les nouveaux pauvres sur le trottoir,
Dans les rues des chômeurs par milliers,
Les riches choisissent l'exil à l'abattoir,

La Russie, l'Angleterre ou la Belgique
Les accueille sans barguigner.
Cinquante ans de lutte idéologique
Pour finalement se résigner !

Te ton côté tu as toi aussi beaucoup évolué,
De l'écharpe rouge tu t'es finalement débarrassée,
Le monde syndical t'es devenu totalement étranger,
Le communisme, tu l'as définitivement enterré.

Tous les sujets peuvent maintenant être abordés.
Tu es capable de reconnaître tes torts !
Ton trublion n'avais pas que de mauvaises pensées.
Tu en a enfin pris conscience et fais beaucoup d'efforts

Pour regarder la situation en face,
Te lamenter de certaines turpitudes syndicales,
Des coups de gueule et des volte faces,
Des gesticulations et des postures radicales

Qui nous ont finalement amené au bord de l'abîme.
Nos conversations sont maintenant bien moins animées.
Tu es devenue tolérante et beaucoup plus magnanime
Que tu ne l'étais en ces lointains et jolis mois de Mai.  

    

 


 
 






Mon ange


Mon ange est un démon d'une beauté farouche,
On se damnerait pour partager sa couche
Mais faut qu'elle agace, qu'elle prenne des mines
Qu'elle vous captive par ses pantomimes. 

Mon ange m'attire dans sa lumière
Mon démon me jette comme une serpillière.
Dis moi, que dois-je faire à présent
Pour te conquérir définitivement ?
 
Un pas en avant, deux pas en arrière
Ce jeu du chat et de la souris m'exaspère.
Il nous faut prendre une décision
Je ne veux plus être le seul à faire des concessions.

Plus de minauderie, plus de stratagème,
Prends une résolution même la plus extrême,
Je saurai l'accepter dignement,
Elle mettra fin à tous mes tourments.

Je suis prêt à tout entendre,
Quelles sont tes intentions ? je ne peux plus attendre,
A tes lèvres je suis suspendu,
Mettons un point final à ce malentendu.

Je t'aime autant que je te déteste,
Un mois ensemble pourrait être un bon test,
Passé ce délai à chacun sa liberté
Si cela te convient, pourquoi ne pas essayer ?

Nos visions respectives de la situation
Etant en complète contradiction,
Tout à coup la friponne m'envoie paître
Et m'intime de ne plus jamais reparaître

Devant elle avant longtemps
Sous peine de gros désagréments.
Cette fois je suis définitivement fixé ...
Et vers ma Julie m'en vais retourner !

Elle au moins ne se prend pas la tête,
Cette grande jeune fille simple et honnête,
Si elle ne concourt pas dans les prix de beauté
  Les hommes, elle ne les aime pas que pour les humilier !

























 
 



Dans tes yeux


Laisse moi me noyer dans tes yeux,
Y lire tes pensées et tes secrets intimes,
Découvrir ton caractère malicieux
Dont je veux bien être l'innocente victime.

Laisse moi imaginer dans ces lacs bleus azur
La femme, l'amie, l'amante,
Pétrie  d'amour mais aussi de blessures,
Oh combien douce et apaisante !

Laisse moi explorer ces eaux aigues-marines
Et sonder au plus profond de ton âme,
J'entends une petite musique enfantine,
J'y vois un cœur débordant qui réclame.

J'y décèle une infinie sagesse,
Une grande bonté, de la drôlerie,
Quelques fêlures, une grande délicatesse
Mais aussi de l'humour et de l'espièglerie.

Du bout des doigts j'effleure ton visage,
Ton front, tes joues, griffés de mille sillons,
Insidieuses oblitérations des personnes de nos âges
Qui loin de t'enlaidir sont une bénédiction.

Un sourire s'accroche sur tes lèvres,
Tes yeux brillent de mille éclats,
Je sens en moi comme une fièvre
Qui me pousse à te prendre dans mes bras.

Prudent ou timoré je préfère attendre,
Surtout ne pas gâcher ces instants délicieux
Ne pas la brusquer, la laisser se détendre,
Ne pas se montrer soudain par trop audacieux.

Contre tout attente sur mes lèvres elle plaque un baiser
Ces yeux là, je le sens, vont me faire chavirer
Dans un océan de bonheur et de félicité.
 Tu es l'âme sœur que j'ai longtemps cherchée,
Tu es mon Yseult , tu es ma Dulcinée. 





















  


    
















Les technocrates

Les technocrates sont des gens bien
Costume trois pièces, souliers cirés,
Rien à voir avec l'agriculteur ou le mécanicien.
D'une élégance recherchée, ce sont des gens très raffinés.

Les technocrates sont attentionnés et prévenants
Jamais d'écarts, langage choisi et onctueux 
Jamais de mots maladroits ou discriminants,
Bouches toujours fendues d'un sourire généreux.

Que d'heures passées à étudier nos lois
Et que de temps passé à les court-circuiter.
Les référendums, cause de leur désarroi,
Doivent être irrémédiablement sabotés.

Leur hypersensibilité aux groupes de pressions
Leur font passer les intérêts privés en priorité,
Leur assurant de belles et grasses rémunérations
Venant se greffer à des salaires proprement éhontés.

Rois des statistiques et des sondages,
Leur dialectique sait très bien retourner l'opinion.
Ils prennent parfois sans vergogne en otages
Des élus peu sensibles à leurs élucubrations.

Aucun domaine ne leur échappe,
De l'Energie aux Transports, de la Justice à la Santé,
Ils mettent en place des chausses trappes
Dont ils sont seuls à comprendre la complexité.

L'ENA en fabrique chaque jour à la pelle.
Sur le volume des chasses d'eau ils débattent.
Ils sont absolument indispensables à Bruxelles.
On les adore nos technocrates !  

De l'Europe ils sont les rouages essentiels.
L'armement et les labos pharmaceutiques
Sont propres à leur donner des ailes.
Les laborieux aux salaires faméliques

Sont totalement transparents à leurs yeux
Qui ne guettent que les coups machiavéliques
Leur provisionnant des appointements juteux.
Dans l'ombre ils tissent leurs toiles maléfiques.

Ce sont eux qui de nos jours détiennent le pouvoir
N'en déplaise aux sénateurs ou aux ministres
Qui ne sont plus que des faire valoir
Appliquant à la lettre les directives de ces cuistres,

De leurs chargés de missions, de leurs conseillers,
De leurs lèches bottes qu'ils imaginent sous leur contrôle
Et qui les manipulent comme des garçons bouchers.
Les reléguant à parader dans les comices agricoles.

Voila aujourd'hui mes amis où nous en sommes,
Notre cinquième République n'est plus qu'une oligarchie,
Une maffia, notre démocratie un fantôme,
Notre état de droit tombé dans la plus noire des anarchies.
Par la grâce de nos technocrates …. grand merci à l'énarchie !