samedi 23 juillet 2016



La Nomade


Cette femme là-bas au port altier
A la source s'en va chercher
L'eau pour boire, l'eau pour laver,
Pour préparer le déjeuner.

Chaque jour la corvée se répète
Parfois le mari rouspète
Quand à l'heure des ablutions
Il n'y a plus d'eau à la maison.

Ses enfants l'aident bien sur
Mais à leur âge c'est dur.
Charrier trente litres d'eau
Est pour eux un drôle de boulot !

Alors il y a l'âne, bête famélique,
Il y a aussi la bourrique
Qui chemine l'échine courbée
Transportant bois, galets, denrées,

Herbe, tentes et tapis
Quand le pâturage est tari.
Aller ailleurs, plus loin encore
Et à nouveau planter le décor,

Dresser un abri, traire les brebis.
Cette fois heureusement il y a un puits !
Pas le temps de rêvasser
Il faut à nouveau tout ranger.

Corvée d 'eau, encore et encore.
Pas de temps pour soi, pour s'occuper de son corps.
Cette vie là est tout sauf une sinécure
Ce qui n'empêche pas la nomade d'avoir fière allure.


vendredi 22 juillet 2016



Hommage posthume à un être cher,


Oui je sais on a déjà beaucoup écrit sur le sujet

Mais je ne peux à mon tour m'empêcher

De vous délivrer sans arrière pensée

Un point de vue à la fois simple et condensé


Sur l'objet de tous les fantasmes de toutes les spéculations,

Sur ce furet imberbe, souple ou dur comme l’airain,

Sur cet aventurier toujours avide de nouveaux horizons,

Sur ce chevalier arpentant inlassablement les chemins.


Chemins de traverses souvent, pour monter à l'assaut

D'une gente damoiselle dans la paille, dans le foin,

D'une vendangeuse, d'une lavandière revenant du ruisseau,

Trousser une rousse manifestant quelque besoin,


Une blonde, une brune, une maigrichonne ou une replète,

Butiner, tester, comparer, juste pour se faire une idée.

Au garde à vous à la simple évocation d'une joliette.

Tu t'émancipes sans retenue à la plage, en ville, au ciné.


De l'état de limace tu embellis pour devenir massue.

A la moindre pensée coquine c'est aussitôt la fête,

Un film érotique et te voila sans plus aucune retenue

Jappant au ciel, émoustillé, tu es décidément un vrai casse tête.


J'aimerais parfois que tu me demande mon avis,

Que l'on en parle que l'on prenne le temps d'en discuter

Mais ton cerveau plus vif que le mien prend très vite parti,

Tu me court circuites me laissant souvent décontenancé.


Pas un seul slow sans que je ne ressente tes désirs d'expansion.

Toujours prompt à te glisser dans tous les recoins.

Tu me fait honte parfois par la rapidité de tes décisions

Prises sans concertation, unilatéralement, sans témoin.


Sous la douche tu me nargues de ton œil moqueur,

Tu me remémores certains souvenirs cocasses

Desquels tu es sorti forcément vainqueur.

Toujours allant, toujours volontaire, toujours pugnace.


Néanmoins, avec le temps, tu es sujet à moins d'emballement

A plus de retenue, il nous faut parfois inverser les rôles,

T'encourager, car tu ne manifestes plus beaucoup d'empressement.

Tes entêtements trop souvent me désolent.


L'abstinence dont tu es seul responsable me pèse,

Tes infidélités trop fréquentes relèvent de la trahison.

Aurais-tu, si tôt, refermé la parenthèse

Serait-ce pour toi le début de la morte saison ?


Le fier chevalier a brisé sa lance et a mis pieds à terre.

De petites pilules bleues il devra désormais s'abreuver

Pour accomplir sa tâche, à sa cadence, pépère,

Chaque mois, chaque semestre … et bientôt chaque année !