lundi 24 août 2015


                                                          Acrostiche 6


A des centaines de lieues de sa terre natale
Comme un ermite coupé du monde,
Offrant au ciel son âme, son énergie vitale,              
Effaçant toute trace de sa vie vagabonde

Un homme médite sur son passé.
Ravivant ses souvenirs se posant mille questions,
Vacillant entre deux chemins de vie, écartelé,
A l'aube d'une renaissance, optant pour d'autres aspirations.           

Il menait une vie particulièrement dissolue,
Loin de toute pensée philosophique,
Loin de toute introspection, en matérialiste absolu,
                              A l'écart de toute spiritualité, de toutes recherche ésotérique.                                 

Niant l'âme, ne s'intéressant qu'à son monde,
Triomphant dans son parfait égoïsme,
Recroquevillé dans ses certitudes, rejetant ce qui n'était pas sur sa longueur d'onde,
Ignorant les bienfaits de la méditation, enferré dans son arrivisme.

En quelques semaines de traversée du désert et d'aléas successifs,
Nageant dans l'incompréhension et baignant dans le doute,
Décidant de prendre sa vie en main et de régler son passif,
Il s'installe dans un austère buron de pierres en forme de voûte.

Matins laiteux, brouillards froids et nuées grises,
Privé de tout, vivant dans le dénuement le plus total,
Observant un paysage de bout du monde, découvrant son emprise,
S'imprégnant lentement de sa nouvelle existence, de son issue fatale.

Soliloquant, discourant avec sa chèvre, appréciant sa solitude,
Il passe ses journées à vivre intensément,
Buvant un verre de lait, remerciant le ciel avec gratitude,
Lisant, s'exorcisant, savourant son volontaire bannissement,

Evaluant avec sérénité le chemin parcouru et celui restant à faire pour atteindre enfin l'ultime béatitude.

vendredi 14 août 2015


Acrostiche 5

« A la vie à la mort ! », promesse faite à douze ans,
Ultime manifestation de confiance et d'amitié.
Réunion secrète d'un crépuscule évanescent.
              Ombre et lumière dans les yeux des nouveaux initiés.                                                               

Yatagan à la ceinture, flèches dans leur carquois,
Arc en bandoulière, poignard assujetti au mollet,
Uniforme bariolé, plume et bandeau façon iroquois,
Majestueux et fiers, l'apanage d'authentiques guerriers. 

Enrôlés au choix, dans l'ost du moyen âge,
Dans les steppes aux côtés de Gengis Khan,
En Egypte avec Napoléon et son aréopage,
Sous commandement anglais sur le sol birman.  

Avec pour seul objectif la défense de la veuve et de l'orphelin.
Vivre une vie chevaleresque mettre son glaive au profit des sans grade,
Eliminer sans haine ni remord l'oppresseur, le margoulin,
Unifier les forces et serrer les rangs dans la canonnade.

Gloire et honneur, toujours en tête de la bataille,
Lacérant, transperçant, sectionnant au fil de l'épée,
Evaluant les forces adverses, insensibles au bruit de la mitraille,
Surveillant les arrières, ne laissant quiconque s'échapper.

Les chevaux hennissent et prouvent inlassablement leur vaillance.
Ecorchés, blessés parfois, ils ouvrent des brèches, 
S'infiltrent dans les rangs ennemis avec arrogance,
Bousculant la piétaille, au milieu d'une pluie de flèches.

Obéissant à la moindre sollicitation de leur cavalier.
Ruant, bavant, galopant toujours prêts à en découdre, 
Guerriers émérites savamment encarapaçonnés,
Ne craignant ni le feu, ni le sang, ni la poudre.

Ennemi écrasé, laminé, pourchassé.
Sarrazins humiliés, Mongols en déroute,
Slaves à l'agonie, Ottomans atomisés,
Ouzbeks retranchés dans leurs redoutes.

Nos pré-adolescents n'ont pas démérité.
Tant de hardiesse les appelle à la cour
Reconnaissante envers ces preux chevaliers
Ou leur vaillance fait l'objet de longs discours.

Idolâtrés, honorés, par la foule acclamés,
Saluant leur courage et louant leur bravoure !