samedi 13 décembre 2014


Enfants du divorce

Naguère solution extrême aux règlements de conflits conjugaux
Le divorce, ces dernières années est devenu la norme.
Une mésentente passagère, et l'on déploie des moyens radicaux
Sans se soucier de sa progéniture, sans y mettre les formes.

On rompt un lien scellé quelques années plus tôt
Devant Monsieur le Maire et Monsieur le curé
Faisant fi des rumeurs, des on dit, des ragots.
Les deux parties ne pensant plus qu'à s'abjurer.

Sonne alors l'heure du partage et des déchirements
L'heure des colères, des tiraillements pour la garde du chien,
Mais comment régler le problème des enfants
Pauvres innocents qui ne demandent rien ?

Vivre son enfance et son adolescence en garde alternée,
Deux maisons, deux familles, double cadeaux
Mais une belle mère honnie qui ne cesse de crier
Entourés de demi-frères et sœurs, c'est pas très rigolo.

Plus âgés que nous, ils agacent et profitent de leur supériorité
La cohabitation n'est pas facile, avec eux nous avons toujours tort
Rien ou pas grand-chose à se dire, ce sont des étrangers
Des étrangers pourtant bien présents et quelque peu retords.

Ma petite sœur est là qu'il me faut souvent consoler
Son incompréhension de la situation est à la hauteur de ses larmes
Le soir venu, tendrement je m'en vais la réconforter
Pour chasser de son esprit tout ce bruit, tout ce vacarme.     

A deux nous sommes plus forts, nous faisons front
Dans cet environnement le plus souvent hostile.
Deux semaines à attendre avant de retrouver le giron
De Maman, son amour et sa délicatesse subtile.

Ses remords aussi, inavoués mais bien présents.
Malheureusement il est impossible de faire marche arrière
Ma petite sœur et moi sommes voués à cet écartèlement
A ce partage particulièrement injuste et délétère.

Nous n'aspirions pourtant qu'à la douceur d'un foyer
A l'attention quotidienne et bienveillante de nos deux parents.
Ils en ont décidé autrement et notre vie en est totalement bouleversée
Chef d'œuvre d'irresponsabilité. Jugement inexplicable et effarant ! 
 

lundi 8 décembre 2014


Hélico de mes amours,

Dès la mise en route j'entre de plain pied dans un monde onirique.
Le bruit du moteur, le claquement des pales, les vibrations,
Constituent déjà à eux seuls un univers magique.
Tu trépignes d'impatience, tu frémis, j'ausculte ta respiration.

Puis ensemble, triomphons de la pesanteur et quittons le sol
Faisant fi des obstacles nombreux et variés.
L'élégante libellule au petit matin vient de prendre son envol
Pour aller butiner, gracieuse, sur les plus hauts sommets.

Depuis cet observatoire à la visibilité parfaite
L'œil embrasse plaines, monts et vallées.
Montons au travers une couche cotonneuse et secrète
Pour nous retrouver bientôt, éblouis en plein soleil d'été.

La neige scintille sur les sommets lointains
Qui agissent comme un aimant, comme un appel,
Vallées ennoyées aux contours incertains,
Flaque de lumière faisant briller la toiture d'une chapelle.

Un village minuscule s'étire le long d'un chemin en lacets,
Entrelacs de champs soigneusement entretenus,
Vert profond des chênaies,  alignements d'arbres fruitiers,
Patchwork de couleurs pâles ou soutenues.

Ton cœur puissant ronronne sans à coups, rassurant
Inutile de te contraindre, tu obéis à la moindre sollicitation
Se pourrait-il que tu déchiffres mon subconscient ?
Tu nous transportes, serein, vers notre destination.

Il s'agit d'un piton rocheux sur une ligne de crête
Où se situe le premier refuge à ravitailler.
Approche en douceur sur la fine arête
Suivie d'un tourbillon de neige propre à nous aveugler.

Le gardien semble impatient de déballer ses trésors
Poursuivons ensuite vers d'autres sites tout aussi improbables
Pour apporter à ces ermites isolés un peu de réconfort.
De retour au terrain il est vraisemblable
Que d'autres demandes d'assistance seront, à ma plus grande joie, l'occasion de multiples et de nouveaux essors.

dimanche 30 novembre 2014


La rivière

Simple ru minuscule à sa naissance
Elle s 'élargit progressivement, sans retenue
Et draine les eaux en abondance
De sources multiples et inconnues.

A travers talwegs et vallées
Elle se fraie rapidement un chemin.
Bordée de jonquilles et de centaurées
Elle serpente adroitement, de cascades en bassins.

La voici maintenant traversant le premier village,
Ses eaux limpides animent le moulin,
Sur ses berges c'est un grand remue ménage
Un cirque s'installe pour quelques jours dans le patelin.

De loin en loin elle s'étoffe, elle s'élargit,
Les saules qui la bordent sont parfois victimes de ses colères.
Il lui arrive bien quelques fois de sortir de son lit
Pour déposer de riches limons sur les terres en jachère.

Les pêcheurs y traquent la perche carnassière,
Les kayakistes jouent aux aventuriers,
Les riverains la craignent et la vénèrent,
Canards et cormorans prospèrent dans les genévriers

Poissons en abondance, régal du martin pêcheur.
Ses plages accueillantes s'offrent aux vacanciers,
Affrontements amicaux de nageurs, de rameurs,
Méditation du rêveur, jubilation du plaisancier.

Elle met en valeur d'inestimables trésors.
Dans ses eaux se mirent des châteaux médiévaux,
De belles demeures aux rutilants décors,
Des cathédrales, des ensembles architecturaux.

Notre rivière devenue fleuve, s'étale maintenant dans la plaine.
Prés de l'estuaire elle se confronte à la marée.
Aloses et esturgeons se partagent ses eaux avec anguilles et saumon des fontaines
Des passionnés sur ses berges remontent inlassablement les carrelets.

Bientôt le voyage s'achève par une immense brèche dans la dune.
Mariage d'eau douce et d'eau salée, assaut maritime du mascaret.
Pour les surfers autre scène de jeu opportune,
Aubaine pour le débutant tout comme pour l'initié.
 La magie de la rivière perdure depuis l'aube de l'Humanité.










 












mardi 18 novembre 2014



Le vent,

Mistral dans la vallée du Rhône,
Autan dans la vallée de la Garonne,
Tramontane à Perpignan,
Marin, Bise, ou Harmattan,
Tu caresses la peau, tu ébouriffes les cheveux,
Déchaîné, tu agaces, tu nous rends nerveux.
Musicien quand les drisses chantent dans la mature,
Tu  respires, tu soupires, tu gémis, tu es une authentique créature.
Coquin, tu relèves les jupes des filles,
Magicien, tu fais voleter feuilles et brindilles.
Alizé bienfaisant d'un soir d'été,
Noroît balayant en tempête la mer déchaînée.
Bourrasques puissantes levant des vagues sur la lagune,
Souffle chaud du Simoun échevelant les dunes.
Attendu des jours durant par la marine à voile,
Embarcation glissant sans bruit sous les étoiles.
Animant jours et nuit les champs d'éoliennes,
Ballottant doucement la félouk égyptienne.
Tu agites inlassablement l'atmosphère
Equitablement entre les deux hémisphères.
Tu fais le bonheur des vélivoles,
D'aucun t'appellent familièrement Eole
Mais aussi celui des véliplanchistes
Et plus encore celui des cerf volantistes.
L'écologie t'a propulsé au premier rang
Des énergies de remplacement.
Tu es devenu incontournable
Pour fournir de l'électricité à prix équitable.
Tu prend même le pas sur le soleil parfois,
Rarement à bout de souffle tu te relâches quelquefois,
Repos bien mérité avant de recommencer
A faire onduler les blés ou bien à les plier.
Quand tu souffles trop fort je m'abrite dans les calanques
Mais ton absence totale est vécue comme un manque.
Tu es un ami parfois un peu brutal, parfois irascible,
Un géant tout puissant, impalpable, une force indestructible.









jeudi 13 novembre 2014


Les mains,

Petites menottes du nouveau né,
Mains aux longs doigts effilés du pianiste,
Mains caleuses du paysan,
Mains du vieillards déformées par l'arthrite,
Nos mains sont notre propre reflet
Témoins de notre passé, fenêtres sur notre avenir.
Lisses, tièdes et roses,
Crevassées ou rêches comme de l'émeri,
Potelées ou osseuses,
Ongles manucurés de l'intellectuel,
Ongles rongés de l'éternel inquiet
Ongles peints, ongles vernis,
Doigts jaunis du fumeur,
Doigts ornés d'une simple alliance ou de grosses bagues,
Doigts coupés de l'ébéniste,
Doigts boudinés d'engelures,
Doigts décharnés du mourant,
Poing fermé brandi vers le ciel d'une manif.,
Poing ganté du boxeur,
Poing américain lourd de menaces,
Poings serrés aux phalanges blanchies,
Poing levé dans un stade olympique,
Gestes d'apaisement,
Gestes d'incitation ou d'indignation,
Gestes obscènes,
Gestes d'amitié, gestes d'amour …
Mains tatouées, mains rougies de henné,
Mains huileuses du mécanicien,
Mains caleuses du maçon,
Mains qui frappent dans un accès de colère,
Mains qui souffrent, mains qui saignent,
Mains qui câlinent, qui cajolent, qui réconfortent,
Mains qui soignent, qui massent, qui guérissent,
Mains qui s'unissent dans la prière,
Mains préhistoriques au plafond d'une grotte
Mains du mime qui parlent,
Mains agiles du jongleur, du prestidigitateur,
Mains lestes du cleptomane, du voleur,
Toutes différentes et toutes semblables
Nos mains sont des surdouées, capables du pire ... comme du meilleur !






L'automne

Nous revoici en automne
Dernière étape avant l'hiver honni.
Dame Nature se pare de rouge et de jaune,
Glaner quelques châtaignes rompt la monotonie.

Des chasseurs arpentent plaines et friches
Guettant fébriles, lièvres, faisans et passereaux.
A l'orée du bois voyons se profiler une biche,
Dans le lointain, s'envoler des perdreaux.

Les températures sont fraîches, le soleil blafard.
Une fine couche de brouillard stagne par endroits.
Du village nous parviennent les notes d'une fanfare
Alors que nous cheminons sur un sentier étroit.

Des chanterelles se cachent sous les feuilles mortes,
Nous les débusquons de la pointe d'un bâton
Je pense la tablée de ce soir, à ce que cela comporte
A la succulente poêlée arrosée de St Emilion.

Entre parents, entre amis, au son du vieux gramophone
Autour d'une table élégamment dressée
Savourerons les richesses de l'automne.
Avec Joe à la guitare, chanterons en chœur à la veillée.

J'adore par dessus tout ces réunions impromptues,
Ces communions autour de bons petits plats,
Entouré de gens que j'aime et qui constituent
Ma famille élargie, mon univers, mon habitat.

Profitons de ces moment privilégiés
Avant l'apparition des froidures mordantes,
Avant que l'hiver nous contraigne à l'immobilité
A égrener des journées grises et obsédantes

Qui n'en finissent pas de s'éterniser.
Profitons de ces derniers jours ensoleillés
Noix, marrons et arbouses allons traquer
Dans ces landes, ces plaines et ces vallons enchantés.










    





samedi 8 novembre 2014



Les mots

La richesse de notre vocabulaire n'a pas de prix
Un mot pour chaque chose, pas d'approximations.
Les mots sont le levain de l'esprit,
Via la parole, le meilleur moyen de communication.

Les mots cisèlent nos phrases,
Ils leur donnent toute leur saveur, 
Ils sont le ciment, ils sont la base
Les briques de l'édifice, sa profondeur.

Mots d'amour, de joie, de tendresse,
Mots d'insultes, d'indélicatesse, de mépris,
Mots chargés parfois de maladresse
Mots assimilés ou quelques fois mal compris.


Mots inventés, langage codé d'adolescents,
Mots appris sur les bancs de l'école
Mots d'écrivains, mots aux divers accents,
Mots de marins, de docteurs, ou de protocole.


Tonitruants dans la bouche de l'orateur,
Pudiques, murmurés, susurrés, chuchotés,
Déclamés au théâtre par l'acteur,
Les mots éclairent et façonnent nos pensées.

Ils évoluent parfois au fil des temps,
Leur signification peut varier suivant les régions.
Ils n'en restent pas moins le meilleur vecteur et pour longtemps
De l'expression de nos pensées, du partage de nos émotions.

Ne nous laissons pas tenter par les dérives informatiques.
Notre langue est belle et mérite tout notre respect
Glorifions la sans honte, c'est notre bannière emblématique,
Notre culture, notre bien commun, notre identité.    










   

dimanche 2 novembre 2014


Balade landaise

Petit chemin dans la forêt
Modeste sente serpentine,
Caillouteux, par endroits dégradé,
Jonché de ronces et d'aubépines.

Tu guides mes pas à travers bois
Jusqu'aux vastes dunes océanes.
Dois-je vous confier combien j'aime cet endroit ?
De la fumée s'échappe de la cabane.

Les chasseurs sont là à l'affût
Guettant cols verts et palombes.
A quelques pas coule un ru
Où la truite se cache dans l'ombre .

Je m'arrête et cueille quelques morilles,
Pour un dîner gourmet, apprêtées en omelette.
Je ne sais plus où poser mes espadrilles.
Des ceps viennent opportunément compléter ma cueillette.

Dans les dunes des arbres au tronc torturé,
Malmenés par les vents d'ouest
Invoquent des sorcières ratatinées,
Prêtes à vous jeter un sort des plus funestes.

Enfin l'océan apparaît, immense, majestueux
Que de blancs moutons parsèment.
D'énormes vagues dans un déchaînement tumultueux
Se fracassent sur le sable, sacrifiant leur diadème.

Je parcours la plage en quête de bois flotté,
Matière première de mes futurs tableaux.
Pléiade de formes et de motifs variés
Embarras du choix pour ma collection d'oiseaux.

Quel bonheur de parcourir en tous sens cette lande
Au gré de ces petits sentiers
Qui embaument le pin et la lavande,
Privilège d'une poignée d'initiés  
Amoureux de grands espaces que Dame Nature nous tend comme une offrande.



dimanche 7 septembre 2014



L'enfant et l'orage


Lueur aveuglante de l'éclair qui luit,
Bruit assourdissant du tonnerre qui gronde,
Zébrure dans le ciel qui nous éblouit,
Blottis-toi contre moi et cesse de te morfondre. 

Soudain les éléments se déchaînent,
Un vent violent soufflant d'ouest balaie
Les nuées noires que plus rien ne freine.
Tu as, petit bonhomme, une mine de papier mâché.

Nuit en plein jour que des bougies éclairent,
Pluie tropicale cognant sur les carreaux
Suivies d'averses de grêle spectaculaires.
Je tente de t'apaiser en te massant le dos.

Sommes maintenant au plus fort de la tempête,
Les sifflements du vent sont assourdissants,
Eclairs et tonnerre à l'infini se répètent.
Tu t'efforces d'esquisser un sourire grimaçant.

Les grêlons hachent menu la végétation,
La foudre s'abat partout autour de nous ,
Vision d'apocalypse frappant l'imagination.
Je tente de t'apaiser par des petits bisous.

Finalement les grondements s'éloignent, le déluge s'apaise,
La pluie tambourine encore un bon quart d'heure.
Un sublime arc en ciel met l'orage entre parenthèses.
Tu n'as plus rien à craindre il n'y a plus péril en la demeure.




lundi 18 août 2014


Le passage,

Je viens de franchir le tunnel, ce ne fut finalement qu'une formalité.
Une lumière blanche intense m'enveloppe faite de bienveillance, d'amour.
Je ne ressent plus aucune pesanteur, je flotte dans un monde éthéré.
Je me déplace vers une musique céleste, impression de marcher sur du velours.

Je me sens bien, le film de ma vie s'affiche sur un écran omnidirectionnel,
Images fugaces vite remplacées par des entités qui me souhaitent la bienvenue.
J'en reconnais certaines parmi lesquelles mon grand père paternel
Venu en premier, toujours aussi affectueux et prévenant, vieux guide chenu.

Petit à petit d'autres personnages connus apparaissent et viennent me saluer,
Mes parents, mes oncles et même mon frère cadet décédé à la naissance.
Ils seront mes mentors dans cet océan de délicatesses, d'attentions et de félicité
 Et veilleront sur moi pendant la transition, j'évolue en pays de connaissance

Au milieu des membres de ma famille. On m'entoure on me questionne
Non pas par la parole telle que nous le concevons sur terre mais par télépathie.
J'aperçois plus loin une salle dont les dimensions m'impressionnent,
Sur des tables des victuailles, des fruits et des vins capiteux sont répartis.

Ce ne sont pas des nourritures terrestres  mais du carburant pour l'esprit, 
Banquets offerts à chaque nouvel élu qui font le lien entre les deux mondes.
Il me suffit de penser à une chose pour qu'elle se matérialise, rien de ce que j'ai appris
N'est applicable ici. Réponses instantanées à mes interrogations les plus profondes.

Je lis à livre ouvert dans la grande bibliothèque akashique de l'Eternité,
J'accède au Savoir Universel, mon rêve tout au long de ma vie sur Terre.
Je sens qu'ici je vais me plaire, je vais pouvoir enfin y faire mes humanités,
Découvrir toutes les facettes de la mécanique céleste, de l' univers.

Venez tous avec moi, je vous invite, surtout n'ayez pas peur de la mort
Ce n'est jamais d'un passage qui nous propulse dans une autre dimension,
Instant mystérieux tant craint et tant appréhendé à tort
Qui vous permettra d'accéder à la Connaissance par le biais d'inédites vibrations.

  

Le roussin d’Arcadie,

Autant vous le dire tout de suite, j'ai un faible pour les ânes.
Souvent dénigrés, souvent bafoués, souvent brocardés,
Trottinant toujours en queue de caravane,
On ne peut pas dire qu'ils soient rois au royaume des équidés !

Un âne n'est pas un cheval et encore moins un chameau
Et pourtant que de services rendus à travers les âges !
Certains, bien peu amènes le traitent de bourricot.
Au fil du temps ce pauvre hère a été réduit en esclavage.

Observons le bien, ses oreilles trahissent son état d'esprit.
Bien droites, tout va bien, rabattue vers l'arrière, attention !
Elles vont, elles viennent, aliboron n'est jamais surpris,
L'œil vif, le poil lisse, le jarret nerveux, de couleur unie, sans ostentation.

Son sabot très sur en fait un authentique tout terrain
Aussi à l'aise sur le sable, les cailloux ou les chemins de terre,
Pliant sous la charge il mène tranquillement son train
A petits pas comptés, dans les plaines, les montagnes, les déserts.

Indispensable aux nomades, il ravit les enfants.
Sa patience, sa disponibilité, son courage sont légendaires.
Jamais une plainte, égal à lui même, toujours partant,
Très sobre se contentant de quelques feuilles broutées sur l'itinéraire.

Je connais des écoliers qui subirent l'affront du bonnet d'âne,
Cela ne les a pas empêché d'occuper plus tard des postes importants.
J'en conclue qu'il est loin d'être l'animal insane
Tel que certains le présentent. Loin d'être bête il a du répondant.

Tirer la carriole à longueur de journée n'est pourtant pas une sinécure
Mais il s'en accommode sans trop barguigner.
 Indispensable, souvent associé à de grandes aventures
Qui sans lui n'auraient jamais pu se concrétiser.

J'espère vous avoir convaincu et que dorénavant
Son nom ne sera plus jamais synonyme d' imbécillité,
L'avoir réhabilité, lui avoir redonné son rang,
L'avoir propulsé à la place qu'il mérite, lui avoir rendu toute sa dignité ?!




 

mercredi 13 août 2014




Sur mon chemin,

Sur mon chemin, parmi des milliers de cailloux
J'ai déniché des trésors, de jolis galets
Bien lisses, ronds et bien polis, de vrais bijoux.
Qui enchantent ma vie, j'en ai fait des colliers

Que je porte nuit et jour, ils me sont si précieux !
A certains d'entre eux je parle chaque jour
Avec d'autres, les échanges bien que moins nombreux
Sont l'occasion épisodique d'un bon calembour.

Ma vie serait bien triste sans ces délicatesses
Sans ces petites attentions sans ces douceurs
Qui sont ma drogue, mon remède contre la tristesse
Ma joie de vivre, mon anti dépresseur.

Observe attentivement l'ami et sur ton chemin
Tu trouveras peut-être ce petit caillou à nul autre pareil
Qui t'attirera l'œil, bleu, vert, gris ou carmin,
Lustré par des siècles d'existence, scintillant au soleil.

Ne le snobe pas, il n'est pas là par hasard,
Il t'a choisi, prend le dans ta main et examine le,
Digne d'un grand bijoutier c'est une perle rare,
Un cadeau du ciel, un objet merveilleux.

Dont il te faudra prendre grand soin
Qu'il te faudra chérir, qu'il te faudra aimer
Qui deviendra très vite une évidence, un besoin,
Une attache, un lien qui ne te quittera plus jamais.

Nos vies parfois ternes durant de longues années
Soudain s'embellissent d'un rien, d'un petit caillou rencontré
Apprenons donc à marcher en regardant à nos pieds
Et soyons attentifs à ces jolis petits galets,
 Symboles de si grandes et belles amitiés.

  
 






   

vendredi 8 août 2014



Hommage à la paresse,

Dix heures du matin, j'ouvre un œil, puis l'autre,
J'aurais bien dormi encore une petite heure,
Je baille, je m'étire, dans les draps froissés je me vautre
Jusqu'à ce que ma douce vienne et m'effleure

Signal de fin de la grasse matinée dominicale.
Jusqu'à midi je traîne ma flemme dans la maison,
Je dois me doucher, me raser, rien que de très banal
Mais cela représente pour moi une corvée, une décision

Qu'il m'est difficile de prendre pour le moment.
Il me tarde que le déjeuner soit terminé
Pour aller au plus vite m'installer sur le banc
Rêvasser avant de tomber dans les bras de Morphée

Et attendre tranquillement l'heure du dîner.
Faut bien se requinquer pour aborder en forme
Et sans stresse la deuxième partie de soirée
Puis retourner au lit et qu'au plus vite, je me rendorme.

Je n'ai rien fait de la journée et pourtant je suis épuisé.
Ce n'est pourtant pas le travail qui me manque
Mais … nous reparlerons plus tard de ce délicat sujet
Pour le moment focalisons-nous sur la partie de pétanque.

Non finalement j'y renonce, beaucoup trop physique
Les sports de haut niveau ne sont pas faits pour moi
Rejoindre le hamac pour un ou deux jeux informatiques
Feuilleter le journal ? Mauvaises nouvelles, beaucoup trop d'émoi !

Je sirote doucement le cocktail que l'on m'apporte.
L'alcool dans mon corps agit comme une caresse,
Il est déjà trop tard,  j'ai les yeux qui papillotent
Inutile de lutter contre cette torpeur qui m'oppresse.

Le terre peut aussi bien tourner sans mon intervention
Je vais donc m'abandonner voluptueusement à l'appel des rêves
Et me laisser glisser avec application
Dans le monde onirique pour une courte trêve. 




   

  



    

jeudi 24 juillet 2014



Les vieux soldats

Un éclat de rire, une évocation du passé,
Anecdotes égrenées ponctuant cette longue veillée.
La soirée est passée puis le jour doucement s'est levé
A l'aube sommes encore là, tous les deux, à deviser.

Souvenirs lointains de notre service militaire.
Camaraderie sans faille dans la Légion Etrangère.
Nostalgie de ce valeureux corps expéditionnaire,
De pays enchanteurs, d'aguichantes berbères.

Fiers de notre »famille », fiers de notre képi.
Il y avait en nous comme un tigre assoupi.
Prêt à tout pour défendre l'honneur de la Patrie,
Une force maîtrisée au fond de nous, tapie.

La mort au combat ne nous faisait pas peur.
Nos victimes enterrées dans la plus grande ferveur
Due aux héros, officiers ou simples voltigeurs.
L'étendard même en guenilles, notre fédérateur.

La caserne résonnait de nos chants virils.
Notre allure martiale, notre mépris du péril,
Notre pas lent symbolisant notre force tranquille
En imposaient aux populations civiles.

Honneur et fidélité, de Camerone n'avons rien oublié.
Seuls des légionnaires sont ainsi aptes à résister
Soixante hommes, une compagnie, contre un millier.
L'ennemi par leur courage totalement halluciné !

Sur les champs de bataille étions en première ligne.
Volontaires, face au danger toujours battants, très dignes.
Attendant de nos supérieurs un ordre, un signe
Pour fondre sur l'ennemi, appliquant la consigne.

A ma droite l'un d'entre nous d'une balle est fauché.
A ma gauche Louis, mon copain, est blessé,
Le mettre au plus vite l'abri est la priorité
Puis reprendre rapidement ma place parmi les fusillés.

Que d'histoires, que de souvenirs resurgis en cette longue nuit
Nos mémoires ont à tout jamais imprimé ces combats, ces bruits
Cette mitraille, ces assauts, l' éclair qui luit.
Glorieux passé retracé jusqu'à l'aube qui s'épanouit.

   















   



   

mercredi 16 juillet 2014



Solitude

Solitude de l'homme perdu en plein désert
Coupé de monde, seul être vivant
Dans une mer de sable, inutile d'être un expert
Pour imaginer ses angoisses, ses tourments.

Solitude du skipper dans les quarantièmes rugissants
Traçant sa route vague après vague,
Abasourdi par les hurlements du vent,
Coups de boutoir contre la coque, l'esprit qui divague.

Solitude de l'alpiniste sur la paroi verticale
En équilibre précaire, bravant la pesanteur,
Les doigts engourdis par un froid glacial
Défiant les éléments, surmontant ses peurs.

Solitude, ma solitude, ma hantise
Que tour à tour je glorifie ou déteste,
Parfois tu me paralyses, souvent aussi tu m'électrises,
Tu es ma muse, tu es mon amie, sans conteste.

Au milieu de la foule quelle délectation,
Penser à toi et à nos retrouvailles
Un doux moment d'exaltation.
A toi je livre une confiance sans faille.

Solitude d'une nuit sans lune à observer les étoiles,
Solitude d'une soirée d'hiver à lire au coin du feu,
Solitude en pleine mer sur un bateau à voiles,
Solitude mon addiction que j'appelle de mes vœux.

Je te hais quand trop longtemps seul à soliloquer
Coupé de tout, en vieux célibataire,
Pas une âme, aucun être à qui se confier,
Orgueilleux isolement payé parfois très cher

Plateau repas devant la télévision
Ou élaboration de plats longuement mitonnés,
Pizza, sandwich, brève collation,
Restaurant de très rares fois pour aller dîner.

Brefs sourires à peine esquissés,
Fuir cette foule qui m'oppresse,
Au plus vite, rentrer dans mon nid douillet.
Il n'y a vraiment rien ici qui m'intéresse.

Enfin te retrouver comme on retrouve une maîtresse
Avec tes forces et tes faiblesses
Solitude de mes plus profondes détresses
Solitude de mes plus grands moments d'ivresse.
 




 



 







 

vendredi 11 juillet 2014


Money, money, money,

D'abord il y a eu le troc puis les coquillages
Remplacés plus tard par la monnaie.
Chaque méthode a bien sur ses avantages
Mais nos contemporains, eux, préfèrent les gros billets.

Du blé, du flouze, des picaillons, de la mitraille
Tout est bon pour bourrer les cassettes.
Sans oseille aucune chance de faire ripaille,
Sans grisbi pas moyen de lever la minette.

Que l'on soit chômeur ou informaticien,
Bureaucrate ou commerçant,
Agriculteur ou chirurgien,
De l'argent nous sommes tous dépendants.

Tout le monde n'a pas les mêmes besoins
Certains se contentent de ce qu'ils ont
Pendant que d'autres ferraillent pour cumuler des biens,
A l'affût de la galette, du moindre sou, du moindre rond.

La finance a maintenant tous les pouvoirs.
La spéculation érigée en règle d'or
S'appuie sur des logiciels pour briser les tiroirs
Et remplir les coffres des nouveaux conquistadores.

Des banques déclarées régulièrement en faillite,
Le contribuable comble les trous de trésoreries
Pendant ce temps en congrès les chefs d'états cogitent.
Toujours les mêmes pour rattraper les escroqueries !

Les capitaines d'industrie déploient leurs parachutes dorés.
Les groupes internationaux exonérés d'impôts
S'installent dans les pays sous développés
Pas par bonté d'âme mais pour gonfler plus encore leurs magots.

Tout est bon pour s'enrichir, détournements de fonds,
Vols, fausses factures, drogue, la panoplie des crapules.
Le margoulin, isolé ou en meute est loin d'être moribond,
Il est largement imité et fait chaque jour d'avantage d'émules.

Les géants pétroliers, ceux de la pharmacie ou de l'armement
Edictent leurs lois, n'en déplaise aux nations
Qui ne sont entre leurs mains que des instruments
Leur permettant tous les abus, toutes les malversations.

Ils ne pensent qu'en termes de mondialisation
Afin d' asservir le plus grand nombre
Et accroître leur empire maffieux, leur organisation.
Avec application l'araignée tisse sa toile dans l'ombre.

Des pays, des continents sont sous leur contrôle.
Ils tirent habilement les ficelles d'un système complètement névrosé
D'un monde sans repères, sans boussole.
Y aura-t-il un jour quelqu'un pour dire « Maintenant çà suffit, en voilà  assez » ?!











 

lundi 7 juillet 2014


« Tu ne tueras point »

Depuis Moïse, combien de fois  a-t-il été transgressé ?
Ce sixième commandement qui n'a jamais empêché de tuer
Des milliers, des millions d'humains, oui, c'est plus vraisemblable,
Exécutés pour refus de conversion, quel sort abominable !

Morts pour des idées, autant dire morts pour rien,
Qui n'ont même pas été pris les armes à la main.
Toutes les guerres sont abjectes mais occire les « mécréants »
Est juste inacceptable pour un Etre bien pensant.

Assassinés pour refuser de se plier aux religions,
Ecartelés pour tourner le dos à toute implication
Dans une foi qui n'était pas la leur,
Dire non à tous ces aboyeurs, à tous ces raquetteurs,

A ces prosélytes, acharnés à vouloir les endoctriner,
A ces recruteurs, aguicheurs zélés
En costume trois pièces ou en djellaba
Ces fous de Dieu, d'Elohim ou d'Allah

Qui n'hésitent pas à brandir le glaive
Dès qu'ils ont affaire à de mauvais élèves,
Et qui trucident sans se poser de questions
Dès qu'ils ressentent la moindre opposition .

Parfois on se croirait débarrassés de ces archaïsmes du passé
Ce n'est qu'un leurre, ils sont là, latents, trop bien ancrés.
Soudain le vernis de la civilisation s'écaille
Sectes et religions reviennent, livrer de nouvelles batailles.

La Terre promise n'est pas pour demain.
La laïcité y perd chaque jour un peu plus de terrain.
Une religion se meurt, une autre la remplace
Celle qui nous préoccupe a vraiment toutes les audaces.

Nous devons rester vigilants, ne pas céder, ne pas prêter le flanc
A ces vendeurs d'illusions, à ces nouveaux agents
Du Diable, de Béelzébuth, de Lucifer
Et dénoncer leurs procédures pour le moins cavalières.

Faisons obstacle sans peur et sans détour
A ces trublions, ces importuns, ces vautours.
Défendons âprement,  sans concession nos idées,
Gardons notre libre arbitre, notre libre pensée
Quel qu'en soit l'enjeu quel qu'en soit le prix à payer !  









  

samedi 7 juin 2014



Le printemps

Aujourd'hui c'est le printemps,
Cerisiers et aubépines sont revêtus de blanc,
Sur un arbre au loin le coucou s'égosille,
Mésanges et loriots s'activent dans les charmilles.

Un rouge gorge sur ses pattes frêles
Dans les buissons déguste une airelle,
Les geais sont enfin de retour,
A eux bientôt la saison des amours.

Les rosiers en bourgeons sont plein de promesses,
Mais que dire de la glycine en liesse
Des pruniers, des pêchers en boutons,
Du renouveau printanier du gazon ?

Le jardinier affûte ses outils,
Il a enfilé son costume de coutil,
Il lui faut tailler les haies, mais aussi labourer
Au pied des arbres la terre tassée.

La biomasse il lui faut brûler,
Les mauvaises herbes arracher,
Traiter les arbres et les arbustes
Avant que les insectes ne s'incrustent.

Positionner les arroseurs,
Remettre en marche le motoculteur,
Le rotofil , l'auto porté
Tout l'hiver immobilisés.

J'adore cette saine effervescence
Qui est la juste récompense,
Après les frimas de janvier
Et les brouillards de février.

 Prends donc mon bras ma demoiselle
Et allons dans les prés cueillir les chanterelles.
J'ai envie de danser, j'ai envie de chanter,
Ce début de printemps me voit tout exalté.








 







Mon jardin

Mon jardin est un ravissement,
Il faut dire que chaque jour j'y passe beaucoup de temps
A bêcher, à biner, à buter, à arroser,
  J'en prend le plus grand soin mais il me le rend plus que bien.

Ses fleurs sont multicolores, rouges, jaunes ou bleues,
Elles constituent un ensemble des plus harmonieux.
Patiemment je les regarde pousser
Chaque jour je suis là, des heures à guetter,

Un nouveau bourgeon, une nouvelle feuille,
De nouvelles pousses sur le chèvrefeuille,
De nouvelles grappes de glycine ou de lilas,
De nouveaux boutons sur le camélia.

Les belles de nuit le soir déploient leurs pétales,
Le jasmin apporte sa touche orientale,
Chaque fleur a sa particularité
Du mahonia au genêt, ou bien encore à l'azalée.

Forsythia aux tons jaune citron,
Hortensia quasi vermillon,
Rose, parfois thé ou grenat,
Rhododendron rouge fuchsia.

Chaque arbuste, chaque fleur,
Me procure un indicible bonheur,
Inutile d'aller au bout du monde,
Dans mon jardin mon esprit vagabonde.

Je voyage à des années lumière
Sans pour autant quitter ma terre.
Je me demande bien ce que je ferais sans toi
Mon beau jardin, mon ami, mon roi, qui me procure autant d'émois !





 


Avril

Quand avril nous délivre des giboulées de mars
Dame Nature trompée semble interrogative.
Pour le jardinier c'est un vrai cauchemar
Cela met à bas ses velléités créatives.

Le muguet depuis longtemps en fleurs
A les clochettes en berne au premier mai.
Les iris déjà fanés, les bégonias en pleurs,
La végétation exubérante est déboussolée.

Quelques jours de plus de grand soleil volés,
A nous shorts, chemisettes, débardeurs.
Quelques jours gagnés sur l'été
A nous farniente et premières chaleurs.

L'élégante hirondelle est de retour
Au ras de sol, à toute vitesse elle zigzague,
Son gazouillis, un joyeux discours
Entre plantes et arbuste elle divague.

Le coucou déjà là, se fait entendre au loin,
Le pivert sans relâche martèle les futaies,
Le merle siffle dès le petit matin,
Le rossignol fait ses trilles dans les haies. 

Dès cinq heures c'est un joyeux charivari.
Chacun pousse sa chansonnette,
Le loriot, la grive ou le canari
La mésange, le moineau ou la bergeronnette.

A chacun sa gamme à chacun son tempo
Du grave au suraigu, en Fa en Sol en Do,
Chants de liesse de tous les passereaux
Montant comme une vague en un merveilleux crescendo.

Ce mois d'avril est un vrai bonheur,
De l'été tout proche il est la promesse.
Chaussures de montagne pour randonneurs
Piolet, sacs à dos et chants d'allégresse.

Renouveau de la nature et des esprits
Qui chaque année nous comble de ses largesses.
Le mois d'avril est vraiment mon mois favori
C'est à lui que je décernerai mes lettres de noblesse.





 
  











 



Les enfants de la Terre

Dans une île minuscule en plein océan
A des milliers de kilomètres des terres habitées
Des albatros friands de flétans
Se meurent, par l'Homme, contaminés.

La mer n'est plus qu'une décharge publique
Dans laquelle chacun déverse ses déchets
Des hydrocarbures aux sacs plastiques,
Immondices de marins ou de plaisanciers

Tortues qui agonisent, requins décimés,
Baleines dépecées à des fins « scientifiques »
Thon rouge complètement épuisé
Retours de pêche problématiques

Plus de poissons dans les filets.
La manne océane se réduit comme peau de chagrin
Mais où sont donc roussettes et carrelets
Où est passée la faune du monde sous marin ?

Filets dérivants, bateaux usines,
Pêche à la grenade, massacres de dauphins,
Tout un monde que l'homme assassine
La faim justifiant les moyens.

La faim de sept milliards d'humains
Prêts à s'entre tuer pour la dernière raie
La dernier congre ou le dernier aiglefin
Et qu'importe les adeptes du parler vrai ?

Les opérations coups de poing de « Green Peace »
Sont autant de coups d'épée dans l'eau
Les mises en gardes des biologistes
Des lettres mortes, bonnes pour le caniveau.

Les enfants de la Terre jamais rassasiés
Continuerons à puiser au fond des mers
Sans jamais se questionner
Sur ce qu'ils laisseront à leurs frères

Sans se soucier de l'avenir de l'humanité
La tristesse m'accable en pensant à nos enfants
Et à l'affligeant spectacle des fonds ravagés
Décombres d'un jusque boutisme navrant.

Il est grand temps de s'interroger
Il est grand temps de dresser un bilan
De prendre des mesures pour endiguer
Cette hécatombe, ces débordements,

Afin que nos descendant puissent
Comme nous s'émerveiller d'une girelle,
Ou d'un poisson clown, qu'ils s'éblouissent
A la vue d'une langouste, d'une truite arc en ciel.

Gardons espoir en la sagesse,
Acculé dans ses derniers retranchements
L'Homme réagira sans trop de délicatesse
Mais il réagira sûrement.     












 



Escapade

Dans ma Peugeot octogénaire décapotable,
Très loin des grands axes  infréquentables,
Je sillonne avec ma douce des chemins vicinaux,
Bordées de platanes monumentaux.

Dans les villages souvent on s'arrête
Sur les marchés faisons quelques emplettes
Puis poursuivons tranquillement
Jusqu'au prochain embranchement

Avec pour seul guide la carte Michelin
Qui nous indique à coup sur le bon chemin.
Nul besoin d'outils informatiques
Pour explorer les petits chemins chaotiques

De ce pays, de cette France profonde
Souvent délaissée, rejetée, coupée du monde
Qui au printemps se pare de ses plus beaux atours
 Je vous assure que cela vaut le détour.

Dans un pré en bordure de route
Nous nous arrêtons pour casser la croûte
D'un succulent fromage de chèvre
Aromatisé à la menthe et au genièvre

Cet après midi sur le chemin de Crécy
Ferons halte au château de Beaugency
Entièrement décoré et remanié
Par un talentueux chanteur fortuné .

A la nuit tombée rejoindrons l'auberge
Simple et confortable vers laquelle convergent
 Les touristes bien informés
Et ensemble savourerons les spécialités

De ce grand maître queue étoilé
Connu pour ses gibiers longuement apprêtés
Cuits des heures durant au feu de bois
 Comme cela se pratiquait déjà du temps des rois.

Après une bonne grasse matinée
Truites et gardons irons pêcher
Dans le ruisseau aux eaux limpides,
Une heure ou deux jusqu'à ce que l'on décide

De reprendre le volant de notre bon vieux tacot
Et de repartir vaillamment à l'assaut
De ces chemins étroits et parfois mal pavés
Bordés de coquelicots, de bleuets de genets.

Parcourons peu de distance en une journée
Mais quel enchantement quelle volupté.
Le paradis n'est finalement pas si loin
Il est juste là, à portée de mains.

Il ne suffit pas de voir, il faut bien regarder
Des trésors sont là juste à nos pieds
Inutile de sillonner la Terre entière
Inutile de sauter par dessus les frontières

Notre pays est un véritable joyau,
Je ne connais nulle part rien de plus beau
Ses paysages et son patrimoine
 En font la destination idoine

Pour les touristes avisés
A la recherche de diversité
D'enrichissement culturel
A mille lieux du clinquant, de l' artificiel

Rendons hommage à notre bonne vieille civilisation
A son raffinement, à sa sophistication
La France est la destination rêvée
Pour des vacances à la fois paisibles et recherchées.

 













Je suis fatigué

J'ai passé une partie de ma vie à voyager,
Il est grand temps pour moi de me reposer,
De ranger mes vieilles valises déformées,
Dans quelque placard ou dans un grenier.

Finis mers déchaînées et déserts brûlants,
Cette fois il est plus que temps
De m'accorder une longue pose
Voila ce à quoi je me prédispose.

Calme et sérénité sont mes seuls besoins,
De notre santé, prenons le plus grand soin. 
Main dans la main naviguons sur le calme océan,
De nos dernières années profitons pleinement.

Elles devraient être les plus belles,
Je suis enfin tout à toi ma damoiselle,
Pour te cajoler et apaiser tes peurs
Pour te réconforter et assécher tes pleurs.

Je suis trop fatigué pour encore m'adonner,
A quelque chimère sur ma route rencontrée.
Les voyages ne seront plus que lointains souvenirs
Mais le dernier devrait parfaitement convenir.

Faisons barrage aux obstacles qui pourraient se dresser
Devant nous et nous éloigner
Du but que l'on croyait lointain
Et qui est maintenant juste là, à portée de main.

Fuyons ensemble angoisse et inquiétude,
Bien finie aussi la solitude,
C'est a deux que nous affronterons l'avenir,
A nous d'imaginer notre devenir.

Que je vois comme un grand fleuve tranquille
Où nous voguerons sans faire les difficiles,
D'un frugal repas nous nous contenterons,
 Nos regards fixés sur le même point à horizon.

Un jour viendra, c'est inéluctable,
Ou la grande faucheuse redoutable
Nous cueillera sans rémission.
Nous pourrons bien lui faire cette concession,
Ce sera le prix à payer pour cette folle évasion.


 

  

vendredi 23 mai 2014



 A nos p'tits loups

Nos deux p'tits loups sont charmants
Espiègles, moqueurs et souriants.
Toujours à l'affût toujours en éveil
Leur attention n'est jamais en sommeil.
Turbulents, joueurs ou taquins
Parfois coquins, souvent câlins.
Sportifs émérites ils s'éclatent
Au Karaté au judo ils se battent
Contre des adversaires émérites
Ils n'en ont que plus de mérite.
En natation, Siméon cartonne
Quand la piscine deviendra monotone
La Gironde il traversera
A la brasse ou au crawl avec Papa.
De l' accro branche Rafaël raffole...
A un mètre au dessus du sol !
Lui qui voudrait tant tutoyer
Le ciel et la canopée
Mais il n'est pas encore en âge
D'aller côtoyer les nuages !
A l'école ils ont plein de copains
Sacha, Samuel ou Justin.
Le mercredi ils jouent au foot
Sur le stade en bordure de route
Le samedi, quand il fait beau
C'est vélo au Berck ou à Vieux Boucot.
Larra ou L'île d'Oleron
Marne la Vallée ou la Réunion,
Ils ont franchi deux fois l'équateur
Rien ne les arrête rien ne leur fait peur
Ce sont de grands voyageurs !
Ils sont unis ces deux frangins
Comme les deux doigts de la main
Autour d'eux ils font l'unanimité
Et fondent de solides amitiés
Celles de l'école c'est pour la vie,
On en est fiers, on est ravis.
Ces deux p'tits loups sont vraiment géniaux
Ils sont nos soleils, ils sont nos héros.






   


Les footballeurs

Comme des héros antiques  
Dans des stades mythiques,
On les adule on les vénère
On chouchoute ces magistères 
Dont un shoot dans le ballon
Vaut à lui seul des millions.
Les supporters surexcités
Leur tressent des couronnes de lauriers.
Dans les vestiaires il faut les voir
Bomber le torse devant les miroirs.
On ne les tient plus, ils sont gonflés
A l'EPO mais ce n'est pas prouvé,
Leurs entraîneurs les couvrent
Et si toutefois quelqu'un l'ouvre
Il a tôt fait d'être éjecté,
Soyez-en persuadés,
                                        A des distances astronomiques                                                       
De la galaxie footballistique.
Sur le terrain ils font des mines
Parfois on dirait des gamines.
Au moindre coup de tonnerre
Ils n'hésitent pas à se rouler par terre.
Souvent ils sont arrogants
Bagarreurs, horripilants.
Drôle d'image pour les enfants
Que seul le sport intéresse,
Pas les indélicatesses ni les bassesses,
Insultes entre eux ou à l'arbitre,
Menaces et gestes explicites.
Ce sont de drôles de gentlemen
Qui trop souvent la ramènent.
Au vu de leur salaire pharaonique,
Un peu de pudeur serait bénéfique,
Pour l'ensemble de la profession
Arrogante et sans considération
Pour ces gamins admiratifs,
Déçus par ces comportement excessifs.
A l'étranger ils vont chercher
La gloire qu'en France ils n'ont pas trouvée.
En coupe du monde ils font grève
Mais où est donc la part de rêve
Qu'au public ils sont sensés donner
Ces vieux ados par trop gâtés ?
Le football me déçois chaque jour un peu plus,
Je vais donc reprendre l'omnibus
Et retourner dans ma campagne,
Mon refuge, mon mât de cocagne.
Là au moins les matchs ne sont pas truqués
Et cela me ramènera à la réalité .






 
 


L'amour au féminin

Tes yeux sont des lacs où j'aime me noyer,
Ta bouche au dessin parfait n'a été faite que pour embrasser,
Tes larges épaules et ton torse musclé
Sont là pour me donner confiance et me réconforter.

Prends-moi dans tes bras, berce moi tendrement,
Et tous deux unis savourons l'instant présent.
Autour de nous ce ne sont qu'affrontements,
Mais dans notre bulle, passionnément

Prenons le temps de nous caresser, de faire l' amour
Aujourd'hui, demain, toujours
Dans notre petit nid douillet, à la pointe du jour,
Sois mon héros, sois mon troubadour. 

Tes baisers langoureux font bondir mon cœur,
Ils me donnent des frissons et me tirent des pleurs
Je veux me fondre en toi mon bel ensorceleur
Toi qui fait naître mes joies et qui refoule mes peurs.

Nos nuits trop courtes nous laissent épuisés
Mais tellement heureux de nous être tant donné,
Les draps froissés sont là pour témoigner
De nos ébats toujours recommencés.

La vie est courte, profitons de ces instants magiques,
N'ayons pas peur d'être égocentriques,
Cultivons les ondes harmoniques
Et apprécions ensemble ces instants volcaniques.

 




Voyages

Parti souvent bien loin de nos frontières
J'ai beaucoup réfléchi à ces motivations
Qui nous poussent à des années lumière
Vers de lointaines destinations.

C'est un état d'esprit, une curiosité
Qui nous impose ce désir impérieux
D'aller chercher ailleurs d'autres vérités
De découvrir des exotismes mystérieux.

Des contrées inconnues là bas aux antipodes,
Des îlots clairsemés dans l'immense océan
Et d'inscrire un nouvel épisode
A nos errances du moment.

Les dunes à perte de vue ondulent,
Une méharée au pas nonchalant
Des dromadaires déambule
Dans l'erg oriental aux sables brûlants.

La forêt tropicale aux lianes entrelacées
Nous engloutit dans sa moiteur.
Des singes se poursuivent dans la canopée,
Plus loin des oiseaux enchanteurs

Mènent à leurs belles une cour effrénée.
                                   Tout ici est surdimensionné des ombellifères                                         
A la plus humble des orchidées.
Ah ! voici une clairière, prenons un repos bien mérité.

Dans les plaines d'Asie des chevaux de petite taille
Et leurs cavaliers aguerris s'affrontent au polo,
Comme balle, une tête de brebis, âpre est la bataille,
Confrontation sans merci, un vrai méli mélo.

Sur les berges du Gange des Sadous presque nus
Chantent les louanges du fleuve.
Ou ils sont enfin parvenus
A travers monts et vallées après bien des épreuves.

Ils ont déjà pratiquement obtenu
La réincarnation ardemment souhaitée,
Au paradis ils seront les bienvenus.
Les bâtons d'encens brûlent par milliers.

Dans l'Atacama ce grand désert aride,
Les descendants d'Incas dans une chaleur torride,
Survivent en poussant devant eux des troupeaux d'alpagas
Dont ils revendront la laine à Punta Arena.

Dans le port du Cap les chalutiers à quai
N'attendent qu'un signal
Pour partir explorer contre vents et marées
De nouvelles zones de pêche dans les mers australes.

Après tant d'aventures dans ces pays lointains,
Je vais rentrer chez moi les yeux remplis d'étoiles,
M'en vais pour quelques jours fouler le sol métropolitain
Avant d'envisager vers quelle destination très vite remettre les voiles.














 






Tes souffrances

Dans tes yeux bleus délavés
Je peux lire tes souffrances
Si longtemps endurées,
Prend avec elles tes distances.

Ton lourd passé t'oppresse
Je suis là pour te faire oublier
Toutes ces années de détresse
Ces années de contrariété.

Epanche toi et pleure
Sur mon épaule doucement,
Confie moi tes malheurs
Aujourd'hui c'est le printemps,

Un jour précieux à ne pas gâcher,
Un jour à rêver d'un avenir meilleur,
Un jour à faire des projets,
Un jour à laver et à ouvrir son cœur.

Ensemble appréhendons l'avenir
Serein, apaisé, prometteur,
Sachons nous prémunir
De tout esprit destructeur.

 Marchons vers la lumière
La vie vaut la peine d'être vécue,
Je te ferai oublier tes misères
Soyons forts et convaincus

Que ce nouveau départ
Nous fera atteindre la félicité.
Ce n'est pas le fruit du hasard
Si nous nous sommes rencontrés.

Un sourire illumine ton visage,
C'est une première victoire
Sur ce qui aurait pu être un naufrage,
Tu sors enfin du purgatoire ! 
 
Aux orties les souffrances passées,
L'horizon radieux s'ouvre devant toi,
Jettes tes oripeaux fripés,
Le pessimisme est hors la loi.












La plage,

La plage a toujours été pour moi un lieu de prédilection,
Un endroit merveilleux, un espace plein de fascination.
Mer calme venant lécher tout doucement les galets
Ou énormes vagues de l'océan déchaîné

Dont les crêtes échevelées dessinent des tableaux éphémères.
Marées faibles ou fortes à heures régulières.
 Ourlets délicats s'estompant sur le rivage
Coups de boutoir répétés contre les flancs des dunes sauvages.

Du sable fin coule entre les doigts d'un enfant
Qui à grands coups de pelle sculpte un château de géant.
Des chars à voile sur l'estran dessinent des arabesques,
Des cerfs volants décrivent dans le ciel des fresques pittoresques.

Les surfers dans les vagues s'en donnent à cœur joie,
Les régatiers au loin sur des voiliers de bois
Tirent inlassablement des bords pour une place de vainqueur
Au rythme du zéphyr soufflant de l'intérieur.

Dans mon hamac bien calé,  je profite du beau soleil d'été
Qui darde sur moi ses rayons acérés.
De temps en temps j'ouvre un œil pour admirer ce qui m'entoure
Je ne suis jamais déçu par le spectacle alentour.

Floraison de parasols multicolores, apollons bronzés,
Naïades tout droit sorties de l'onde, d'une troublante volupté.
Pour rien au monde je ne céderais ma place
La plage est mon royaume, jamais je ne m'en lasse.

Des pêcheurs à la ligne traquent le bar dans les rouleaux,
La foule des grands jours est maintenant sur l'eau,
Bouées, planches à voile, pédalos, matelas pneumatiques,
La mer nous offre une infinie panoplie de jeux aquatiques.

Je crois que je vais encore m'offrir une petite sieste
Avant de rejoindre cette cohue qui présente un intérêt manifeste
Pour tous ces loisirs divers et variés,
L'apanage de la plage et des vacances d'été.

 


Hymne à la vie

Du désert ocre aux dunes alignées,
Je t'envoie ce mot, ma douce, ma bien aimée,
Passera montagnes et vallées pour enfin te trouver
A ton ouvrage, sage et concentrée
Tirer la laine ou le crochet.
Les enfants autour de toi jouent avec les chats,
Ils se taquinent, ils chantent, ils crient,
Ils sont un hymne à la vie.
D'ici je vous imagine au coin du feu, au coin des cieux.
Que vous êtes loin et proche à la fois,
Dans mon esprit étroit qui ne voit que vous trois !
Qu'importe la chaleur des jours,
Qu'importe la froideur des nuits,
Puisque bientôt nous serons réunis.
J' imagine le moment de nos retrouvailles.
Adieu sang, larmes et batailles,
La vie reprend, nos cœurs cognent fort,
Je suis enfin de retour au port.
La croix du sud au loin,
Les méharées tracent leur chemin,
Les dunes s'étirent nonchalamment,
Et dans mes bras ce doux ronronnement.
Nos envies longtemps réprimées
Pourront bientôt s'exprimer,
Les enfants dorment déjà et sourient à la lune.
Viens avec moi ma douce, je veux te toucher,
Je veux te caresser, te cajoler,
Te sentir vivante entre mes mains impatientes.
La nuit sera sans fin,
Ne pensons pas à demain .