dimanche 11 janvier 2015


Hommage à mon père,

Papa n'a pas suivi de très longues études,
Il a travaillé tôt comme beaucoup de ses congénères.
Cela ne lui a en rien réduit ses aptitudes
A être très un bon époux, un très bon agriculteur et un très bon père.

Levé aux aurores il passait ses journées aux champs
A piocher, à bêcher, à labourer, à retourner la terre
Jusqu'à des heures indues, jusqu'à l'épuisement,
A se briser l'échine pour un salaire de misère.

Il fut mon modèle, mon exemple, ma référence.
Jamais une plainte, jamais le moindre agacement
C'était sa vie, son univers, sa cohérence,
La conséquence d'un divin ordonnancement.

Au seuil de la cinquantaine le sol s'est dérobé sous ses pieds.
En une journée il lui a fallu tout abandonner
Et rejoindre la mère patrie comme si il avait une faute à expier,
Comme si il était responsable de ces sept ans d'atrocités.

Refaire sa vie à cet âge n'est pas une sinécure.
Il lui en aura fallu du courage, de la pugnacité
Pour retrouver un rayon de soleil dans cet univers obscure,
Dans ce dédale, ce labyrinthe cette opacité.

Là encore il a prouvé sa force à faire face à l'adversité.
Des entrailles de la terre il a su se relever
Et retrouver une place honorable dans la société
Un rang, un statut, une identité.

Des personnages de cette trempe ne sont pas légion.
Je voudrais donc vous dire avec humilité
Ma fierté d'avoir eu ce père pétri d'abnégation,
De gentillesse, de bienveillance et de probité.

La vie ne fut pas facile pour lui-même et pour les siens
Mais il aura toujours gardé la tête haute, le regard sur l'horizon.
Il fut un grand homme, un homme de bien,
Un homme intègre, un homme de cœur et de raison.
 

   




   

  












Liberté chérie,

La liberté, chevillée au cœur des Français, ce sept janvier deux mille quinze a été bafouée,
Bafouée par quelques nervis au service de religieux archaïques,
Au service d'idéologues islamistes fous, accueillis dans notre communauté
Bichonnés, caressés dans le sens du poil par des hommes politiques hystériques

Quand il s'agit de débusquer la moindre voix pour affirmer leur toute puissance.
Ils ont depuis trente ans préparé le nid de ces assassins, de ces barbares
Qui ne laissèrent aucune chance à nos journalistes dont la seule arrogance
Résidait dans des dessins humoristiques réalisés avec des plumes affûtées au curare.

Dans notre pays cela est de bonne guerre; chez ces humoristes aucun ostracisme.
Chacun a droit à son couplet au vitriole à son dessin surréaliste,
Que l'on soit catholique, communiste, ou bourgeois aucun ségrégationnisme.
Charb, Cabu, Wolinski et leurs collègues étaient tout sauf des fondamentalistes.

C'étaient des esprits libres s'exprimant librement dans un pays démocratique.
Mouches du coche, leurs articles reflétaient l'esprit gaulois qui est en chacun de nous.
Il est évident que des attardés d'un autre âge ne puissent comprendre la sémantique
De leur diatribes, de leur graphisme de leurs articles défiant tous les tabous.

Ils ont payés de leur vie pour défendre une liberté d'expression jamais égalée
Par aucun autre média. Ils sont les héros posthumes d'une certaine idée de la France,
D'autres prendront leur place car il est impensable malgré les circonstances, d'abdiquer,
De laisser ce journal passer aux pertes et profits et ses caricaturistes tomber dans la désespérance.

Ce soir malgré d'autres pertes d'innocentes victimes nos journalistes sont définitivement vengés.
Les exécuteurs viennent d'être exécutés, nous dormirons mieux ce soir, leur fin étaient écrite
Mais leur neutralisation, si après bien des complications trouve notre pays enfin soulagé
Ne finalise qu'un épisode de ce qui se prépare, des affres qui nous attendent, d'ors et déjà inscrites

Dans le grand livre de l'Humanité. Au nom d'Allah nombreux sont ceux qui fourbissent leurs armes
Prêts à tout pour soumettre les « mécréants », les « infidèles » de France et du monde entier.
Leur désir de conquête et leur folie meurtrière chez nous ne fait que commencer.
Face à la barbarie affichons sans concession notre détermination, nous qui tenons tant à
ce mot gravé sur tous les frontons, ce mot fédérateur qui a fait tant d'émules, ce mot à la fois simple et exaltant, ce mot chéri et bien Français : liberté