lundi 18 août 2014


Le passage,

Je viens de franchir le tunnel, ce ne fut finalement qu'une formalité.
Une lumière blanche intense m'enveloppe faite de bienveillance, d'amour.
Je ne ressent plus aucune pesanteur, je flotte dans un monde éthéré.
Je me déplace vers une musique céleste, impression de marcher sur du velours.

Je me sens bien, le film de ma vie s'affiche sur un écran omnidirectionnel,
Images fugaces vite remplacées par des entités qui me souhaitent la bienvenue.
J'en reconnais certaines parmi lesquelles mon grand père paternel
Venu en premier, toujours aussi affectueux et prévenant, vieux guide chenu.

Petit à petit d'autres personnages connus apparaissent et viennent me saluer,
Mes parents, mes oncles et même mon frère cadet décédé à la naissance.
Ils seront mes mentors dans cet océan de délicatesses, d'attentions et de félicité
 Et veilleront sur moi pendant la transition, j'évolue en pays de connaissance

Au milieu des membres de ma famille. On m'entoure on me questionne
Non pas par la parole telle que nous le concevons sur terre mais par télépathie.
J'aperçois plus loin une salle dont les dimensions m'impressionnent,
Sur des tables des victuailles, des fruits et des vins capiteux sont répartis.

Ce ne sont pas des nourritures terrestres  mais du carburant pour l'esprit, 
Banquets offerts à chaque nouvel élu qui font le lien entre les deux mondes.
Il me suffit de penser à une chose pour qu'elle se matérialise, rien de ce que j'ai appris
N'est applicable ici. Réponses instantanées à mes interrogations les plus profondes.

Je lis à livre ouvert dans la grande bibliothèque akashique de l'Eternité,
J'accède au Savoir Universel, mon rêve tout au long de ma vie sur Terre.
Je sens qu'ici je vais me plaire, je vais pouvoir enfin y faire mes humanités,
Découvrir toutes les facettes de la mécanique céleste, de l' univers.

Venez tous avec moi, je vous invite, surtout n'ayez pas peur de la mort
Ce n'est jamais d'un passage qui nous propulse dans une autre dimension,
Instant mystérieux tant craint et tant appréhendé à tort
Qui vous permettra d'accéder à la Connaissance par le biais d'inédites vibrations.

  

Le roussin d’Arcadie,

Autant vous le dire tout de suite, j'ai un faible pour les ânes.
Souvent dénigrés, souvent bafoués, souvent brocardés,
Trottinant toujours en queue de caravane,
On ne peut pas dire qu'ils soient rois au royaume des équidés !

Un âne n'est pas un cheval et encore moins un chameau
Et pourtant que de services rendus à travers les âges !
Certains, bien peu amènes le traitent de bourricot.
Au fil du temps ce pauvre hère a été réduit en esclavage.

Observons le bien, ses oreilles trahissent son état d'esprit.
Bien droites, tout va bien, rabattue vers l'arrière, attention !
Elles vont, elles viennent, aliboron n'est jamais surpris,
L'œil vif, le poil lisse, le jarret nerveux, de couleur unie, sans ostentation.

Son sabot très sur en fait un authentique tout terrain
Aussi à l'aise sur le sable, les cailloux ou les chemins de terre,
Pliant sous la charge il mène tranquillement son train
A petits pas comptés, dans les plaines, les montagnes, les déserts.

Indispensable aux nomades, il ravit les enfants.
Sa patience, sa disponibilité, son courage sont légendaires.
Jamais une plainte, égal à lui même, toujours partant,
Très sobre se contentant de quelques feuilles broutées sur l'itinéraire.

Je connais des écoliers qui subirent l'affront du bonnet d'âne,
Cela ne les a pas empêché d'occuper plus tard des postes importants.
J'en conclue qu'il est loin d'être l'animal insane
Tel que certains le présentent. Loin d'être bête il a du répondant.

Tirer la carriole à longueur de journée n'est pourtant pas une sinécure
Mais il s'en accommode sans trop barguigner.
 Indispensable, souvent associé à de grandes aventures
Qui sans lui n'auraient jamais pu se concrétiser.

J'espère vous avoir convaincu et que dorénavant
Son nom ne sera plus jamais synonyme d' imbécillité,
L'avoir réhabilité, lui avoir redonné son rang,
L'avoir propulsé à la place qu'il mérite, lui avoir rendu toute sa dignité ?!




 

mercredi 13 août 2014




Sur mon chemin,

Sur mon chemin, parmi des milliers de cailloux
J'ai déniché des trésors, de jolis galets
Bien lisses, ronds et bien polis, de vrais bijoux.
Qui enchantent ma vie, j'en ai fait des colliers

Que je porte nuit et jour, ils me sont si précieux !
A certains d'entre eux je parle chaque jour
Avec d'autres, les échanges bien que moins nombreux
Sont l'occasion épisodique d'un bon calembour.

Ma vie serait bien triste sans ces délicatesses
Sans ces petites attentions sans ces douceurs
Qui sont ma drogue, mon remède contre la tristesse
Ma joie de vivre, mon anti dépresseur.

Observe attentivement l'ami et sur ton chemin
Tu trouveras peut-être ce petit caillou à nul autre pareil
Qui t'attirera l'œil, bleu, vert, gris ou carmin,
Lustré par des siècles d'existence, scintillant au soleil.

Ne le snobe pas, il n'est pas là par hasard,
Il t'a choisi, prend le dans ta main et examine le,
Digne d'un grand bijoutier c'est une perle rare,
Un cadeau du ciel, un objet merveilleux.

Dont il te faudra prendre grand soin
Qu'il te faudra chérir, qu'il te faudra aimer
Qui deviendra très vite une évidence, un besoin,
Une attache, un lien qui ne te quittera plus jamais.

Nos vies parfois ternes durant de longues années
Soudain s'embellissent d'un rien, d'un petit caillou rencontré
Apprenons donc à marcher en regardant à nos pieds
Et soyons attentifs à ces jolis petits galets,
 Symboles de si grandes et belles amitiés.

  
 






   

vendredi 8 août 2014



Hommage à la paresse,

Dix heures du matin, j'ouvre un œil, puis l'autre,
J'aurais bien dormi encore une petite heure,
Je baille, je m'étire, dans les draps froissés je me vautre
Jusqu'à ce que ma douce vienne et m'effleure

Signal de fin de la grasse matinée dominicale.
Jusqu'à midi je traîne ma flemme dans la maison,
Je dois me doucher, me raser, rien que de très banal
Mais cela représente pour moi une corvée, une décision

Qu'il m'est difficile de prendre pour le moment.
Il me tarde que le déjeuner soit terminé
Pour aller au plus vite m'installer sur le banc
Rêvasser avant de tomber dans les bras de Morphée

Et attendre tranquillement l'heure du dîner.
Faut bien se requinquer pour aborder en forme
Et sans stresse la deuxième partie de soirée
Puis retourner au lit et qu'au plus vite, je me rendorme.

Je n'ai rien fait de la journée et pourtant je suis épuisé.
Ce n'est pourtant pas le travail qui me manque
Mais … nous reparlerons plus tard de ce délicat sujet
Pour le moment focalisons-nous sur la partie de pétanque.

Non finalement j'y renonce, beaucoup trop physique
Les sports de haut niveau ne sont pas faits pour moi
Rejoindre le hamac pour un ou deux jeux informatiques
Feuilleter le journal ? Mauvaises nouvelles, beaucoup trop d'émoi !

Je sirote doucement le cocktail que l'on m'apporte.
L'alcool dans mon corps agit comme une caresse,
Il est déjà trop tard,  j'ai les yeux qui papillotent
Inutile de lutter contre cette torpeur qui m'oppresse.

Le terre peut aussi bien tourner sans mon intervention
Je vais donc m'abandonner voluptueusement à l'appel des rêves
Et me laisser glisser avec application
Dans le monde onirique pour une courte trêve.