samedi 19 septembre 2015



Lady

Lady, tu t'appelais Lady.
Seize années durant tu as embelli notre vie.
Sage ou parfois turbulente,
Coquine ou bien dolente.

Haletante après tes galopades,
Dans le jardin tu enchaînais les cascades,
Toujours partante, toujours vaillante,
Si belle, si gracieuse, si caressante.

Nos adolescentes ont grandi avec toi,
Elles t'ont tant aimée, tu leur a procuré tant de joies.
Fille de la famille à part entière
Omniprésente, toujours servie la première.

Quand nous partions en promenade
Inquiète, tu te demandais si tu serais de la balade.
Vive comme l'éclair, tu quittais ton panier, tu trépignais
A l'océan dans les cadavres de poissons tu te roulais !

Pure épagneule et grande chasseresse
Tu nous ramenais des souris en échange d'une caresse.
Tes yeux expressifs traduisaient tes états d'âme
Tes attitudes étaient celles d'une grande dame.

Une semaine au chenil et tu boudais pendant des jours
Nous faisant bien comprendre les raisons de ton désamour
Puis progressivement tu redevenais notre petite chienne adorée
Joueuse et guillerette toujours prête à grimper sur les canapés.

D'une sagesse remarquable durant les longs trajets
Tu percevais notre arrivée par je ne sait quel biais.
Tu te redressais quelque centaines de mètres avant la maison
Identifiant je suppose, quelque effluve, quelque exhalaison ?

Truffe au vent, tu humais cette région familière,
Heureuse de retrouver les marques particulières
De ton environnement, de ton terrain de jeux,
Guidée par ton seul instinct prodigieux.

Tu haïssait l'orage et les feux de cheminée,
Dans la baignoire tu allais te réfugier.
Tu n'appréciais pas non plus les coups de feu des chasseurs
Qui engendraient aussi chez toi de l'effroi, de la peur.

Alors nous te prenions dans nos bras pour te réconforter
T'aider à surmonter ces épreuves, cette anxiété.
L'occasion de te faire dorloter encore plus qu'à l'accoutumé
Notre Lady, notre petite épagneule adulée.