lundi 18 août 2014


Le roussin d’Arcadie,

Autant vous le dire tout de suite, j'ai un faible pour les ânes.
Souvent dénigrés, souvent bafoués, souvent brocardés,
Trottinant toujours en queue de caravane,
On ne peut pas dire qu'ils soient rois au royaume des équidés !

Un âne n'est pas un cheval et encore moins un chameau
Et pourtant que de services rendus à travers les âges !
Certains, bien peu amènes le traitent de bourricot.
Au fil du temps ce pauvre hère a été réduit en esclavage.

Observons le bien, ses oreilles trahissent son état d'esprit.
Bien droites, tout va bien, rabattue vers l'arrière, attention !
Elles vont, elles viennent, aliboron n'est jamais surpris,
L'œil vif, le poil lisse, le jarret nerveux, de couleur unie, sans ostentation.

Son sabot très sur en fait un authentique tout terrain
Aussi à l'aise sur le sable, les cailloux ou les chemins de terre,
Pliant sous la charge il mène tranquillement son train
A petits pas comptés, dans les plaines, les montagnes, les déserts.

Indispensable aux nomades, il ravit les enfants.
Sa patience, sa disponibilité, son courage sont légendaires.
Jamais une plainte, égal à lui même, toujours partant,
Très sobre se contentant de quelques feuilles broutées sur l'itinéraire.

Je connais des écoliers qui subirent l'affront du bonnet d'âne,
Cela ne les a pas empêché d'occuper plus tard des postes importants.
J'en conclue qu'il est loin d'être l'animal insane
Tel que certains le présentent. Loin d'être bête il a du répondant.

Tirer la carriole à longueur de journée n'est pourtant pas une sinécure
Mais il s'en accommode sans trop barguigner.
 Indispensable, souvent associé à de grandes aventures
Qui sans lui n'auraient jamais pu se concrétiser.

J'espère vous avoir convaincu et que dorénavant
Son nom ne sera plus jamais synonyme d' imbécillité,
L'avoir réhabilité, lui avoir redonné son rang,
L'avoir propulsé à la place qu'il mérite, lui avoir rendu toute sa dignité ?!




 

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