mercredi 9 décembre 2015


Concerto d'Aranjuez,


 Les notes de ta guitare ne me laissent pas indifférent.
J'entends d'ici le bruissement de l'eau de tes fontaines,
J'imagine sur les murs blanchis, des roses rouge sang.
Des cœurs entrelacés filtrant le jour au travers les persiennes.

Je vois une belle cité prospère, alanguie
Au soleil, noyée dans une végétation luxuriante,
De longues promenades, et des allées fleuries,
Silencieuse aux heures chaudes, dès le soir, exubérante.

Des bougainvilliers monter à l'assaut des balcons,
Des grilles de fer forgé, aux motifs élaborés.
Des fleurs bleues de jacarandas à foison,
Des portes de chêne imposantes et des patios secrets.

J'admire ton ciel bleu, j'entends le vent gémir dans la plaine.
J'aperçois des duègnes en mantilles se rendant à l'église.
Au détour d'une place apparaissent deux sœurs franciscaines
Psalmodiant du bout des lèvres des prières, sans fin reprises.

Des jets d'eau rafraîchissants dans tes jardins,
Des quartiers aux ruelles étroites et sombres
Mais aussi des noms gravés, répertoire anodin
De héros d'une guerre fratricide, discrets comme des ombres.

« Au soleil, au vent de la plaine et aux années qui vont passant, »
Le mois de mai redonne vie aux roses rouges
Qui éclaboussent ce mémorial de leurs tâches de sang.
Aranjuez, reste ainsi dans mon cœur et que surtout rien ne bouge !


Entre guillemets, allusions aux paroles françaises de Guy Bontempelli de : « Aranjuez mon amour. »

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