lundi 24 août 2015


                                                          Acrostiche 6


A des centaines de lieues de sa terre natale
Comme un ermite coupé du monde,
Offrant au ciel son âme, son énergie vitale,              
Effaçant toute trace de sa vie vagabonde

Un homme médite sur son passé.
Ravivant ses souvenirs se posant mille questions,
Vacillant entre deux chemins de vie, écartelé,
A l'aube d'une renaissance, optant pour d'autres aspirations.           

Il menait une vie particulièrement dissolue,
Loin de toute pensée philosophique,
Loin de toute introspection, en matérialiste absolu,
                              A l'écart de toute spiritualité, de toutes recherche ésotérique.                                 

Niant l'âme, ne s'intéressant qu'à son monde,
Triomphant dans son parfait égoïsme,
Recroquevillé dans ses certitudes, rejetant ce qui n'était pas sur sa longueur d'onde,
Ignorant les bienfaits de la méditation, enferré dans son arrivisme.

En quelques semaines de traversée du désert et d'aléas successifs,
Nageant dans l'incompréhension et baignant dans le doute,
Décidant de prendre sa vie en main et de régler son passif,
Il s'installe dans un austère buron de pierres en forme de voûte.

Matins laiteux, brouillards froids et nuées grises,
Privé de tout, vivant dans le dénuement le plus total,
Observant un paysage de bout du monde, découvrant son emprise,
S'imprégnant lentement de sa nouvelle existence, de son issue fatale.

Soliloquant, discourant avec sa chèvre, appréciant sa solitude,
Il passe ses journées à vivre intensément,
Buvant un verre de lait, remerciant le ciel avec gratitude,
Lisant, s'exorcisant, savourant son volontaire bannissement,

Evaluant avec sérénité le chemin parcouru et celui restant à faire pour atteindre enfin l'ultime béatitude.

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